Tadej Pogacar peut-il être battu ? C’est la question qui se pose après sa démonstration de 2021. Le Slovène paraît un ton au-dessus de ses rivaux et il ne faut pas chercher de point faible du côté de son équipe, largement renforcée par rapport à l’été dernier. A l’aise sur tous les terrains, dominateur en montagne, souverain dans l’exercice solitaire, « Poggi » a toutes les chances de réaliser le triplé à condition, toutefois, d’échapper aux chutes qui peuvent intervenir à tout moment sur les 3328 kilomètres. Et à un fléau plus sournois encore : le Covid.

Le plus redoutable des adversaires

Plus de trente coureurs renvoyés à la maison lors du dernier Tour de Suisse. D’autres contrôlés positifs sur des courses périphériques et obligés de faire leurs bagages sur le champ. Le virus effectue un retour en force, cet été. Et il pourrait bien faire de cette Grande Boucle une véritable loterie. Les équipes ont retrouvé, bien malgré elles, les vicissitudes des bulles sanitaires. Les mesures sont strictes pour éviter le plus possible les contacts. Mais l’épidémie circule et affectera probablement de nombreux coureurs durant les trois prochaines semaines. On croise les doigts, tout en redoutant un scénario qui tournerait au fiasco.

Deux ou trois leaders

Face à Pogacar, l’équipe Jumbo Visma jouera sur deux cartes. Primoz Roglic a connu une saison perturbée par des douleurs à un genou. Il n’a pas vraiment rassuré pour son retour, malgré sa victoire au « Critérium du Dauphiné ». Ses facultés actuelles en haute montagne interrogent et sa malchance tenace reste problématique. Son coéquipier Jonas Vingegaard, dauphin de Pogacar en 2021, pourrait se substituer à lui. Il semble en grande condition et prêt à jouer un premier rôle. Autre équipe de pointe, Ineos Grenadier pourra également compter sur un collectif redoutable autour de Daniel Felipe Martinez, Adam Yates et Geraint Thomas. Enfin, le Russe Aleksandr Vlasov (Bora-Hansgrohe), l’Espagnol Enric Mas et l’expérimenté colombien Nairo Quintana sont des candidats crédibles au podium. .

Des Français au second plan

Fauché en plein Giro alors que le podium (au moins) lui tendait les bras, Romain Bardet tentera d’en appeler de sa déconvenue sur les routes du Tour. Mais le plateau de l’épreuve française est, cette année, d’un tout autre niveau. Le coureur auvergnat devrait plutôt viser une victoire d’étape que le classement général. Thibaut Pinot aura les mêmes ambitions. Pour sa part, David Gaudu s’efforcera de jouer un premier rôle en montagne.

De Copenhague aux Champs Elysées

Personne n’a oublié Rolf Sörensen et Bjarne Riis, coureurs majeurs de la fin du XXe siècle. Mais qui se souvient encore d’Ole Ritter, grand spécialiste du contre-la-montre et recordman de l’heure en 1968 ? En tout cas, le Danemark, amoureux de la Petite Reine, méritait bien d’accueillir un départ du Tour de France. Pour le reste, le parcours 2022 paraît équilibré, avec six étapes de haute montagne, 53 kilomètres de contre-la-montre et une première semaine « piégeuse » avec de possibles bordures, des pavés et la montée de la Planche des Belles-Filles dans les Vosges, vendredi 8 juillet. De quoi rappeler de bons souvenirs à Pogacar et donner quelques cauchemars à Roglic.