Le tribunal de commerce de Cahors a statué et devrait prononcer la liquidation judiciaire de la SCIC Railcoop le lundi 29 avril prochain. Lors d’une conférence de presse, Nicolas Debaisieux qui pilote le projet depuis son origine a confirmé le coup de sifflet final de cette aventure coopérative destinée à relancer la liaison entre Lyon et Bordeaux via Montluçon et Guéret, ligne abandonnée par la SNCF depuis bien longtemps. L’annonce de l’arrêt définitif du projet n’est pas une surprise puisque le dirigeant avait récemment prévenu les 14 838 sociétaires que le tribunal de Cahors n’aurait pas d’autre choix. En effet, une autre décision, émanant du tribunal de commerce de Clermont a condamné Railcoop à régler la facture de stockage due à l’entreprise ACC M. Faute de trésorerie, la vente des deux rames X 72 500, dernière richesse de la SCIC, doit servir à régler l’addition.
« ACC M, la goutte d’eau qui fait déborder le vase »
Le différend qui oppose Railcoop à l’entreprise ACC M est la » la goutte d’eau qui fait déborder le vase » explique Nicolas de Baisieux qui confirme un appel en cours de la décision. Ce dernier reconnaît cependant que l’entreprise Clermontoise avait été la seule à accepter d’accompagner la rénovation des deux rames, ex TER, rachetées à la SNCF par l’intermédiaire de la Région AuRA. Si la décision du tribunal en faveur des ACC M ressemble une estocade finale, il faut rappeler que la société faisait partie des sociétaires et se réjouissait à l’époque de pouvoir participer à un projet qui avait du sens sur le plan du développement durable.
La direction d’ACC M, n’a pas commenté puisqu’elle ne communique pas sur le sujet tant que la procédure de justice est en cours. Difficile de comprendre aujourd’hui qu’elle est le point litigieux sur le contrat qui donne lieu est des différences d’interprétation.
Les raisons de l’échec Railcoop
Très séduisant, ce projet qui aurait pu trouver sa place dans un monde du transport qui cherche à devenir plus vertueux, a buté sur un certains nombre d’écueils. Pour Nicolas Debaisieux, la questions du matériel roulant reste essentielle car il semble difficile d’envisager des investissements, quand le fonctionnement de SNCF réseau ne permet d’avoir une vision à long terme. Il apparaît également que le manque de soutien au projet a pesé lourd dans la balance. SNCF Voyageur n’aurait pas joué le jeu, confondant complémentarité et concurrence, alors que les deux principales régions concernées, AuRA et Nouvelle Aquitaine, ne se sont pas investies plus que cela. Enfin la forme même de l’entreprise, une SCIC, aurait rebuté les fonds d’investissement, craignant sans doute des difficultés de gouvernance avec la masse que représente l’ensemble des sociétaires.
Des interrogations subsistent également sur la gestion même de Railcoop. L’activité Fret non rentable a plombé les comptes bien qu’ayant servi à valider des procédures et le mauvais rapport masse salariale-chiffre d’affaire a très sérieuse creusé le déficit.
La fin de l’aventure Railcoop signifie la perte, pure et simple, des sommes engagées. 300 euros en moyenne perdus pour les personnes physiques mais les sociétaires, sans doute déçus, se déclarent cependant favorables à une suite à donner… faudra-t-il encore trouver la forme la plus pertinente.
En vérité : un projet de train Bordeaux Lyon foireux, d’autres projets de ligne, séduisant sur papier, prompte à declencher de la sympathie, tout comme le statut de coop, pouvant nous invitant à participer financièrement! Et au final, un fiasco retentissant, mais pourtant si prévisible pour ceux qui connaissent le monde ferroviaire !
Bref. un projet extrêmement couteux, un amateurisme affligeant, une gestion catastrophique, un statut de coop inadapté à ce genre de projets!
bien évidemment, pour le président,
c’est la faute à tous ceux qui tremblant de voir railcoop réussir, ont tout fait pour les éliminer!
Et ce n’est sûrement pas la gestion catastrophique et amateurisme de certains dirigeants confortablement payés semble t’il qui pourrait expliquer cette fiasco..
autre chose, concernant le statut de coop en général
» le statut de Coop permet à un petit groupe avec une toute petite mise de fonds de prendre le pouvoir, de s’octroyer des salaires royaux avec les subventions et contributions des autres sociétaires, puis de faire le constat, après un 1, 2,3 années « d’études » en définitive de l’impossibilité de lancer le projet… »
Réflexion à méditer..
Bonjour,
Vous avez tout à fait raison.
Pour moi RP est une fausse bonne idée typique.
Le statut de coopérative ne permet pas de réunir assez de moyens(de l’ordre de 40 millions d’Euros) en comptant sur les sociétaires, même les collectivités territoriales), le pays n »étant pas rempli de millions de ferrovipathes.
Il a fallu faire appel aux banques qui n’ont pas suivies devant le caractère innabouti et surtout non rentable du projet Lyon Bordeaux…E
n fait tout aurait dû être arrété fin 2021 amha et la marque et l’autorisation d’entreprise ferroviaire(coût 1,5 millions) cédées a des gens sérieux…
Un ancien sociétaire(1 part)
Arnaud Estrade