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Charade 1972_Matra MS 120 / photo DR
Charade 1972_Matra MS 120 / photo DR
Événement Patrimoine

Charade : Super Show sur super circuit

A l'occasion de la seconde édition du Charade Super Show, le circuit auvergnat va retrouver son tracé historique de 8.055 km pour une matinée de parades des différents véhicules avec des pilotes de légende à leurs volants. Voici l'occasion de revenir sur l'histoire et l'évolution de celui qui se nommait à l'origine circuit de Montagne d'Auvergne.

34 ans après la mise en service de son tracé court, le circuit de Charade va retrouver sa boucle historique à l’occasion de la seconde édition du Charade Super Show. Aux yeux des fans du circuit auvergnat cette réouverture d’une demi-journée est l’événement de l’année, un véritable tour de force de GCK, l’exploitant actuel du circuit et organisateur de la manifestation. Le Super Show va dérouler une seconde fois le fil de l’histoire, en mettant sur la piste des véhicules historiques, des véhicules avant-gardistes, des pilotes de renommée mondiale et des amateurs qui passent leur vie au chevet du patrimoine mécanique.

Grandeur du 8.055

Le jour de son inauguration, le circuit de Montagne d’Auvergne, développait, autour du puy de Gravenoire, un tracé de 8.055 km et 48 virages avec un fort dénivelé. Cette configuration lui donnait une place à part dans le monde de la course automobile. À l’époque, tous les circuits européens sont longs et utilisent partiellement des routes, qui en dehors des courses, restent des voies de circulation traditionnelles : 6.542 km pour Rouen Les Essarts,  14.981 km pour Spa-Francorchamps, 17.300 km pour le tracé historique du Mans  et même 20,832 km avec 176 virages pour la Nordschleife du Nürburgring. Mais de tels développements se sont vite montrés problématiques. Comment organiser la sécurité tant passive qu’active sur de tels circuits ? Comment gérer le flux des spectateurs et leurs contributions financières ? Comment gérer techniquement les retransmissions TV en direct ? Les années 80 ont apporté leur réponse : il fallait limiter les développements et se contenter de circuits de 4 km en moyenne, norme encore actuelle dans le monde entier.

Couperet des années 80

Dès les années 70, le futur de Charade s’est assombri, annonçant une période de déshérence. Les riches heures ont pris fin avec les derniers Grands Prix : 1972 pour la F1, 1974 pour la moto. À cette époque les pilotes ont commencé à remettre en cause les conditions de roulage. Flancs de montagne et ravins empêchaient la construction de zones de dégagement efficaces et ne parlons pas des conditions d’accueil du public (Le GP de France moto 1974 attira 130 000 spectateurs, y compris les resquilleurs, selon les estimations). Les photos d’archives témoignent de spectateurs assis ou accoudés sur les rails de sécurité (du vécu par l’auteur de cet article) ou même sur les bottes de paille à l’extérieur des virages… Le sort de Charade était scellé, seuls des circuits comme Le Castelet ou Dijon-Prenois étaient en mesure d’accueillir des GP modernes dans les meilleures conditions, laissant aux vieux circuits des manifestions plus modestes.

L’amputation

Le nouveau tracé de 3.975 km permit de trouver une solution acceptable et d’éviter le démantèlement pur et simple du circuit de Charade. Dès 1971, pour répondre aux nouvelles exigences, l’Association sportive de l’Automobile-Club d’Auvergne et les autorités, envisagèrent la création d’une version plus courte. Plusieurs projets furent bloqués par des recours judiciaires et des questions foncières. Les travaux ne débutèrent qu’en 1988 et cette amputation, le privant de sa fameuse descente de Gravenoire et de sa remonté vers Champeaux, fut vécue par les amateurs comme un drame, laissant une cicatrice à peine refermée aujourd’hui. De nombreuses années durant, à l’arrière du mur de Manson, on put lire le graffiti « À bas le petit circuit », une invective qui en disait long à propos de ce changement radical mais nécessaire.

Ouverture temporaire

A l’occasion de la seconde édition du Charade Super Show, les véhicules participants vont pouvoir parader sur le 8.055, Les raccordements ont été remis en état et il n’y aura plus qu’à ouvrir les deux portails durant la matinée. Cette parade s’annonce comme un moment exceptionnel pour les spectateurs mais aussi pour les pilotes invités qui ont roulé à l’époque sur le tracé originel. Jacky Ickx, parrain de la manifestation, Henri Pescarolo, Jacques Lafitte, Jean-Louis Schlesser, Philippe Alliot, Yannick Dalmas et l’immense Giacomo Agostini, champion moto le plus titré de l’histoire. Pour les autres, ce sera la découverte du Belvédère, des Jumeaux, de la cuvette de Gravenoire et de la remonté vers Champeaux en configuration circuit, donc route fermée : Christian Sarron, Rudy Servol, Nathanaël Berton, Guerlain Chicherit et Sébastien Loeb, invité d’honneur aux 9 titres consécutifs en WRC.

Charade Super Show #2 : dimanche 21 mai 2023 de 9h00 à 18h00. Programme complet à découvrir sur le site web du circuit de Charade.
En raison de l’ouverture du 8.055,  les routes qui permettent d’accéder au circuit par Champeaux ou Charade seront fermées à partir de 8h00, des itinéraires de substitution sont mis en place.

Charade72 Matra MS 120 Photo Paul Lutz- Agissons pour Charade
Charade72 Matra MS 120 Photo Paul Lutz- Agissons pour Charade

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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