Après les signatures de conventions avec la Police nationale et le procureur, T2C et le SMTC viennent d’engager un partenariat d’une durée de trois ans avec la ville de Clermont permettant un rôle accru de la police municipale sur le réseau de transports en commun. Si la collaboration existe déjà dans les faits, la convention l’officialise et permet d’améliorer la coordination des équipes, l’échange de bonnes pratiques et d’informations dans le but d’accroitre la prévention et la sécurisation. Ainsi les patrouilles de policiers municipaux pourront être déployées à l’intérieur des véhicules, sur les stations et participer aux opérations de contrôle.
« Rien ne se fait seul »
Comme l’a souligné le maire de Clermont, lors de la signatures des documents, « Rien ne se fait seul ». Olivier Bianchi considère qu’impliquer la police de ville sur le sujet de la sécurité dans les transports est un acte fort. « Cette convention est importante car il s’agit désormais de retrouver du civisme. Les policiers seront présents pour pacifier, une forme d’îlotage qui doit permettre conduire à une certaine harmonie collective ». La collaboration doit permettre de travailler à la fois sur la sécurité des citoyens mais aussi celle des agents T2C qui se retrouvent bien souvent en première ligne des conflits. Interrogés sur leur quotidien, les chauffeurs déplorent l’agressivité de certains usagers, des comportements inappropriés liés à l’alcool et à la fraude. Si l’irrespect des règles est souvent constaté à l’intérieur des véhicules, il l’est également à l’extérieur avec des automobilistes, eux aussi agressifs, y compris lorsque le non-respect du code de la route bloque le trafic des Bus et des Trams. Autre point de crispation sur lequel la police municipale est attendue, l’utilisation de la plateforme du tram toujours aussi empruntée par les deux roues malgré les campagnes de communication et les avertissements.
L’insécurité croissante
Clermont est restée longtemps une ville plutôt calme mais Olivier Bianchi reconnaît volontiers que la sécurité s’est dégradée ces dernières années. Il annonce 5 axes de travail prioritaires : les transports publics où il est constaté une escalade des incivilités, l’espace public en général, le trafic de drogue et tout ce qu’il entraîne, les cambriolages et les violences intrafamiliales. La tranquillité publique est donc devenue une priorité pour la mairie qui n’hésite plus à déployer de nouveaux dispositifs pour gagner en efficacité : réseau de caméras de surveillance, centre de supervision urbaine, tasers pour les policiers municipaux (voir notre article du 9 décembre 2021).
L’opposition attend davantage
Si le maire valorise les actions de la municipalité dans le domaine de la sécurité et se dit confiant quant au changement de mentalité des citoyens, au sein de l’opposition municipale on attend plus de moyens et un calendrier accéléré. Eric Faidy du groupe Ensemble Citoyens ! (élu sous l’étiquette de la majorité présidentielle) dénonce un double langage « Le maire communique beaucoup mais les chiffres sont là. Il y a deux ans durant la campagne, on dénombrait 47 policiers municipaux, il n’y en a que 45 aujourd’hui. Même s’il est annoncé une équipe de 70 agents d’ici la fin du mandat, le dossier de la sécurité est devenu plus qu’urgent et la mairie doit accélérer fortement le rythme des embauches. On ne peut pas prendre le problème à la légère. La brigade de soirée est annoncée depuis deux ans et elle n’est toujours pas en place… » De son côté Olivier Bianchi évoque la difficulté à recruter des policiers municipaux qui font l’objet d’un véritable « mercato », expliquant que certaines villes n’hésitent plus à les attirer avec des salaires élevés, provoquant une distorsion avec les autres fonctionnaires.
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