Rassemblements divers, rixes, chahuts jusqu’à plus d’heure : les nuits clermontoises se révèlent fort agitées depuis la période du déconfinement. Comme s’il s’agissait de rattraper le temps perdu en enclenchant soudain la vitesse supérieure. Pour la puissance publique, toutefois, trop c’est trop… Et la préfète du Puy-de-Dôme, Anne-Gaëlle Baudoin Clerc a décidé de réagir pour limiter le phénomène. « Il en va de la situation sanitaire et de la sécurité en général. Il ne faudrait pas que les efforts accomplis par tous, jusque-là, soient balayés, ruinés en raison de débordements » explique Anne-Gaëlle Baudoin-Clerc. Un arrêté préfectoral, applicable à compter de ce 16 juillet, vient donc limiter l’ouverture de tous les établissements à 1 heure du matin maximum. Les dérogations accordées jusque-là à certains (elles étaient 33 au total) sont donc suspendues. Lorsque le coup de sifflet interviendra, la règle sera de rentrer chez soi… « La mesure est prise jusqu’au 1er août. Elle pourra être prolongée le cas échéant » souligne la préfète. La mesure concerne aussi bien les établissements du centre-ville que des épiceries vendant de l’alcool et divers lieux de rassemblements dans d’autres quartiers.
+ 10% de coups et blessures
Olivier Bianchi, réélu maire de la ville il y a trois semaines, se félicite de la décision. « Les fêtes sont de plus en plus tardives, c’est un phénomène national. C’était acceptable au tout début du déconfinement mais ça ne peut plus continuer comme cela. Il convient aussi de penser aux gens qui travaillent et qui ont le droit de bénéficier de sommeil. La décision est indispensable afin de retrouver une forme de normalité. » Le maire entend donc faire respecter un certain équilibre entre permissivité et autorité. « En collaboration avec la police nationale, nous serons vigilants aussi bien dans la journée pour limiter la violence que la nuit où des opérations seront menées régulièrement. Je pense, par exemple à la Place de Bourse ou à celle de La Victoire » explique-t-il. Pour sa part, Jean-Paul Villard, directeur départemental adjoint à la sécurité publique, le confirme : « Depuis le début du phénomène, les coups et blessures ont augmenté de 10% environ. Certains se battent, d’autres sont dépouillés parce qu’ils sont devenus des cibles faciles. »
A propos du Square Olympe-de-Gouges
En matière de sécurité, il reste évidemment des dossiers épineux. A l’image de celui du square désormais baptisé Olympe-de-Gouges, en contrebas de la Place de la Poterne. Il est régulièrement squatté par des individus qui y pratiquent des activités non légales, aux yeux de tous. « Le square ne peut être abandonné à un petit groupe et nous n’allons pas rester les bras croisés. Des mesures seront prises en lien avec la Police Nationale. Déjà, il faut savoir que la caméra, qui est fréquemment cassée, remarche. Peut-être en viendrons-nous à fermer le lieu à certaines heures » précise Olivier Bianchi. Comme on le voit, la sécurité demeure un dossier prioritaire en ce début de mandat. Et pas seulement pour des raisons sanitaires…
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