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Joël Perret.
Économie

Stevia Natura : une autre voie sucrée

Joël Perret a créé Stevia Natura en 2006, le premier fabricant européen d’extraits de stévia. Avec un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros, la société voit l’avenir en rose car la stévia est un substitut du sucre très intéressant face à la montée de l’obésité et du diabète dans le monde.

C’est en travaillant pour le compte de Danone que Joël Perret a été mis sur la voie de la stévia, cette plante originaire d’Amérique du sud aux vertus médicinales (anti hypertenseur, régulateur de glycémie). « J’étais à la recherche et développement quand Antoine Riboud nous a demandé de réfléchir à un biscuit allégé en sucre, avec un édulcorant naturel. C’était dans les années 80, il était très en avance » se souvient Joël Perret, fondateur de Stevia Natura.

Si la stévia était très utilisée au Japon. Elle était interdite en Europe. « J’ai mis le dossier sous la pile » avoue Joël Perret, avec regret.

Vingt ans plus tard, Joël Perret a remis le dossier sur le haut de la pile. Conscient des vertus de cette plante, il a fondé Stevia Natura, le premier fabricant européen d’extraits de stévia, à Riom. C’était en 2006. Trois ans plus tard, il décroche l’autorisation de mise sur le marché. Mais ce n’est seulement qu’en 2014 que l’usine Stevia Natura sort de terre. Auparavant elle avait été abritée dans des locaux de Limagrain. Joël Perret était un ancien de Biosem, le laboratoire de biotechnologies végétales créé par le semencier sur un campus universitaire. « J’ai été un père des OGM » avoue-t-il, « personne n’est parfait ».

Stévia : un marché en pleine expansion

Aujourd’hui, le marché de la stévia est en pleine expansion. Avec zéro calorie et un pouvoir sucrant 300 fois supérieur à celui du sucre, la stévia apparaît comme un substitut du sucre intéressant. La stévia permet de répondre à la fois aux questions d’obésité et de diabète et apporte une solution naturelle. « L’Organisation Mondiale de la Santé recommande de réduire la quantité de sucre dans l’alimentation à hauteur de 25 % à 30 %» précise Joël Perret, président de Stevia Natura, une opportunité à saisir.

Avec 50 tonnes de production par an de stévia, Stevia Natura est un petit poucet comparé aux géants chinois. Mais cela n’a pas empêché la TPE de 8 personnes de trouver sa formule à succès : qualité, traçabilité et proximité. L’entreprise a d’ailleurs décroché la précieuse certification internationalement reconnue FSSSC 22000.

Une stévia européenne   

Joël Perret et quelques uns des produits contenant de la stévia made in Riom

Cette certification lui permet de se démarquer des autres acteurs présents sur un marché mondial de 6 000 tonnes. Et récompense une stratégie chère au chef d’entreprise. « Notre volonté est de mettre en oeuvre une chaîne d’approvisionnement courte, exclusivement européenne. Nous travaillons avec le sud-ouest, la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Maroc. Nous essayons d’implanter de la stévia en Auvergne mais cette plante originaire d’Amérique du sud craint le gel. Nous cherchons des plants plus résistants au froid qui pourraient pousser dans la région » souligne l’ancien chercheur au CNRS.

Soucieux d’un modèle économique plus vertueux, Joël Perret a à cœur de créer une chaîne de valeur. « Chaque acteur de la chaîne doit gagner sa vie. Un agriculteur doit pouvoir aller se coucher en ayant gagné sa journée pas en ayant travaillé à perte » martèle-t-il, tout en déplorant les excès du capitalisme actuel.

Les extraits de stévia produits par la petite entreprise riomoise partent en majorité dans le marché de la boisson mais ce n’est pas le seul débouché. Dentifrice, édulcorants de table, confiture, bonbons, ketchup… la liste est longue des produits qui contiennent de la stévia. « On vend des feuilles entières ou coupées pour des infusions. C’est un nouveau marché qui est en train de se développer. On vend aussi des infusions de feuilles pour des boissons bio » se félicite le chef d’entreprise qui voit l’avenir en rose pour la stévia, une récompense à sa foi inébranlable dans cette plante vertueuse.

 

 

À propos de l'auteur

Véronique Feuerstein

Diplômée en histoire de l’art, Véronique Feuerstein a deux passions : le patrimoine et l’économie. Après un début de carrière au quotidien l’Eveil de la Haute-Loire au Puy-en-Velay, elle a collaboré au magazine de territoire Massif central puis est devenue rédactrice en chef de Massif-central entreprendre pendant neuf ans. Elle a ensuite participé au lancement d’un nouveau média : la Montagne entreprendre, appartenant au groupe Centre France.

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