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Le trompettiste Keyon Harrold, l'un des musiciens invités de Jazz en Tête 2018 / Photo 7 Jours à Clermont
Culture Événement

Opéra de Clermont, le jazz lui va si bien

Les travaux de la Maison de la Culture et de la Comédie ont obligé le Festival international Jazz en Tête à s’installer cette année à l’Opéra, une contrainte dont à bénéficié le jazz.

Depuis trois décennies, le festival clermontois Jazz en Tête*, se déroule à la Maison de la Culture. Peu à peu la manifestation y a trouvé ses marques avec une capacité d’environs 1500 places permettant d’envisager toutes types de formations, une scène confortable pour les musiciens et les techniciens, un grand hall propice à l’organisation d’expositions et de mini-concerts et une situation idéale dans la ville. La proximité de l’hôtel Océania où logent les musiciens et où se déroulent les traditionnelles et populaires jam-sessions est devenue quasi indissociable de la réussite du Festival.
La fermeture temporaire pour travaux de la Maison de la Culture a donc contraint les organisateurs à se « rabattre » sur l‘Opéra, qui offre une capacité d’accueil d’à peine 600 places et dont la relative exiguïté des backstages pose quelques difficultés pour loger le matériel et les techniciens nécessaires à une diffusion amplifiée. Finalement  toute l’équipe du Festival a réussit à trouver sa place et a pu accueillir au mieux les jazzmen et le public dont on aurait pu craindre une certaine réticence au changement.

Et la magie opéra

En donnant la préférence aux formations réduites, le quintet de Keyon Harrold étant celle qui avait le plus de musiciens sur scène, Xavier Felgeyrolles a su bâtir une programmation adaptée au lieu qui s’est montré particulièrement propice à l’intimité requise pour le Jazz.
Le public a manifestement apprécié l’ambiance quant aux musiciens, ils ont tous été bluffés, en particulier les américains, de se retrouver à jouer face aux dorures d’un opéra à l’Italienne. Cependant, les oreilles les plus fines auront repéré que le bâtiment construit en 1894 par l’architecte Jean Teillard restitue nettement mieux la musique acoustique de l’Orchestre d’Auvergne résident permanent, que celle qui nécessite une diffusion amplifiée. Il n’empêche qu’avec un duo, un trio ou un quartet, l’ambiance devient magique et nettement plus chaleureuse qu’à la Maison des congrès surtout quand le parterre n’est pas rempli. Reste à Jazz en Tête à faire ses comptes et à vérifier le bon équilibre du coût d’organisations face au nombre de places vendues, même si on peut considérer que sur le plan artistique la proposition 2018 a respecté la ligne artistique qui a toujours été celle du Festival. Le public, lui, serait manifestement prêt à revenir écouter une musique vivante du XXIe siècle dans ce bâtiment fin XIXe dont on ne regrettera finalement que la fermeture des grilles à minuit, à l’heure où les musiciens de la jam sont à peine chauds.

*La toute première édition de 1988 s’est déroulée sur 3 soirées dont une à l’Opéra. La manifestation n’y était jamais revenue.

Un duo parfait pour l’Opéra : Kavita Shah et François Moutin / photo 7 Jours à Clermont

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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