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Action Affiche éclairée / Photo Greenpeace
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Vie publique

Greenpeace : nouveau raid nocturne contre les affiches et les enseignes

Greenpeace dont les membres sont des experts en opérations de terrain, a encore dénoncé, à Clermont, l'absurdité de laisser éclairées des affiches publicitaires et des enseignes la nuit, quand les citoyens sont invités à rester sobres sur l'utilisation de l'énergie.

Le weekend dernier, Greenpeace Clermont a de nouveau lancé un raid nocturne, le long du parcours du tramway, entre la faculté de droit et la place Gaillard, en recouvrant des panneaux publicitaires rétro-éclairés et en éteignant des enseignes de magasins, restées allumées. Le but des militants était de dénoncer le gaspillage d’énergie. Cette nouvelle action, était destinée à interpeller, une seconde fois, les institutions sur l’absurdité d’éclairer des supports publicitaires des nuits entières alors que l’on demande aux citoyens de faire des efforts sur leur consommation. Ils réclament une extinction immédiate et générale des écrans numériques, des panneaux rétro-éclairés et des enseignes lumineuses des magasins en dehors des heures d’ouverture. Cette seconde nuit d’action fait suite à la mise en ligne d’une pétition déposée sur le site Greenvoice, en fin d’année 2022, par les instances locales de Greenpeace, Extinction-Rébellion, ANV-Cop21 et Alternatiba. Pour l’instant, la mobilisation est restée faible puisque cette pétition ne revendique à ce jour qu’un petit millier de signataires. Son argumentaire évoque « Un cadre légal mal appliqué et largement insuffisant face aux enjeux de sobriété » appelant Clermont à être exemplaire en la matière. Même si la demande est tout à fait légitime et frappée du bon sens, un cadre réglementaire existe et ne simplifie pas les chose. De plus, ce qui parait être une évidence ne l’est pas pour tout le monde. Il suffit de se promener après 21 heures dans les rues de Clermont pour constater que les consignes et la règle sont parfois considérées comme de simples suggestions.

Que dit la règle ?

C’est l’État, via le code de l’environnement, qui donne le la en matière de réglementation de l’éclairage des publicités, des enseignes et bâtiments professionnels. Pour les publicités lumineuses, la règle a été renforcée depuis le 7 octobre 2022 puisqu’elles doivent être éteintes entre 1 heure et 6 heures du matin.
La publicité est dite lumineuse lorsqu’elle supporte une affiche éclairée par projection ou transparence, mais la notion englobe également la publicité numérique diffusée sur des écrans pouvant présenter des images fixes, des images animées et des vidéos. Mais comme bien souvent en France, la règle est assortie d’exceptions et cette obligation d’extinction ne s’applique à priori pas aux affiches ciblées par Greenpaece,  c’est à dire, les affiches éclairées sur les éléments de mobilier urbain comme les abris-bus, les kiosques à journaux et autres colonnes porte-affiches. Échappent également à cette règle, les publicités dans les aéroports et les publicités numériques sur le mobilier urbain, à condition que les images soient fixes… Seul les préfets peuvent décider « d’adapter ces règles de manière plus restrictive pour protéger la faune et la flore sensibles à la lumière ». Les maires quant à eux, ont juste la possibilité de décider de suspendre ces règles d’interdiction nocturne uniquement les veilles de jours fériés ou chômés et durant la période des illuminations de Noël. Si d’un point de vue écologique mais aussi social, ce que réclame Greenpeace trouve une justification, ce n’est donc pas dans les compétences de la ville et de la métropole de couper l’alimentation des publicités lumineuses visée par l’opération de ce weekend. Cependant l’éclairage des enseignes et des vitrines étant du ressort des commerçants, l’action qui consiste à couper l’électricité sur les boîtiers de sécurité revêt une valeur pédagogique.

Quand la mairie en appelle à la sobriété

Dès la fin du mois de septembre dernier, la ville de Clermont et la métropole ont adopté un plan de sobriété énergétique afin d’éviter les explosions de factures supportées par les deux collectivités. Parmi les mesures, l’extinction de l’éclairage public entre minuit et 6 heures à été appliquée sauf sur l’axe du tramway et le centre-ville pour des raisons de sécurité. Dans un appel à l’effort commun, les commerçants ont été incités à éteindre leurs enseignes lumineuses et vitrines dès la fermeture, c’est à dire au-delà de l’obligation réglementaire.
Les militants qui souhaitent que Clermont soit exemplaire, trouveront sans doute un motif de satisfaction avec le futur RLPi, Règlement Local de Publicité  intercommunal qui vise une réduction sensible du matériel publicitaire sur la métropole. Les afficheurs ont d’ailleurs anticipé ce règlement en procédant au démontages de panneaux type écrans rétroéclairés et multi-affiches éclairés la nuit.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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