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Chantier près de l'Hôtel Dieu / Photo 7 jours à Clermont
Photo 7 jours à Clermont
Vie publique

Métropole clermontoise : la parenthèse en chantier

De 2023 à 2026, la métropole va être le théâtre de nombreux chantiers qui s'inscrivent dans une nécessaire évolution urbaine, sur fond de transition énergétique et écologique. Mais pour passer du "vieux Clermont" au "Clermont du XXIe siècle" les usagers vont devoir traverser une phase qui s'annonce compliquée et perturbée pour les déplacements et la vie quotidienne. Cette mutation était devenue obligatoire et le président Olivier Bianchi l'assume totalement au risque de subir de nombreuses et violentes critiques.

Cela n’a échappé à personne, de nombreux travaux perturbent actuellement la fluidité des transports à Clermont et dans la métropole. Mais la situation actuelle, n’est qu’un hors d’œuvre au regard de ce qui attend les Clermontois et les « pendulaires » à partir de ce début d’année 2023 et pour une période de 3 ans. Réseaux de chaleur, réseaux d’eau et d’assainissement, entretien périodique du Viaduc Saint-Jacques, travaux du pont de Cournon, créations de pistes cyclables… et entrée en phase opérationnelle du projet InspiRe. Les panneaux de chantier n’ont pas fini de fleurir accompagnant de nombreuses opérations à « cœur ouvert » dont 70% seront réalisées par des entreprises locales aux carnets de commandes bien remplis.
Était-il possible de ne pas mener de front tous ces chantiers ? La réponse est clairement « non », pour des raisons des coûts supplémentaires engendrés par un étalement et surtout pour la question de l’urgence climatique. L’ensemble des travaux accompagne l’engagement politique d’atteindre rapidement l’objectif d’une métropole faiblement émettrice carbone. Les 21 communes de la métropole clermontoises entrent pour de bon dans une nouvelle aire et leurs habitants vont devoir se rendre à l’évidence : pour vivre, travailler et se déplacer dans la métropole et particulièrement dans Clermont, il va falloir s’adapter et apprendre à réduire drastiquement l’usage de la voiture.

Oui, on va « en chier » !

Olivier Bianchi / Photo O. Perrot 7 Jours à Clermont
Olivier Bianchi / Photo O. Perrot

« Les enjeux sont majeurs, les emmerdements vont être à la hauteur des enjeux » annonce sans détour Olivier Bianchi président de Clermont Auvergne Métropole. « Ma responsabilité est de prendre les décisions pour réussir la transition. C’est comme lorsque l’on rénove un appartement, pour qu’il soit neuf et puisse aborder 20 ans de plus. Il y a un moment où l’on dort sur le canapé, il y a un moment où l’on ne peut plus utiliser la salle de bain et il y a de la poussière partout. On rentre dans ce genre de période dans la métropole et avec mes collègues, on dit la vérité aux gens : oui, on va « en chier » ! Mais tout le monde doit comprendre que je suis en responsabilité de maire et de président et que je dois préparer le territoire au monde demain. Au moment où l’on parle des enjeux liés à l’eau avec des nappes phréatiques déjà presque à sec en février, nous allons ajouter et rénover les tuyaux pour éviter les fuites. Il serait criminel de ne pas le faire. Au moment où tout le monde paie très cher le gaz russe, on développe les réseaux de chaleur et on sera bien content de produire de la chaleur avec l’incinérateur, en circuit court, pour 20 000 logements raccordés ».

Le projet InspiRe au cœur de la transition

« Nous sommes dans un projet d’urbanisme » reprend Olivier Bianchi. « Rappelons-nous comment la ligne A du tram, structurante, à changé le décor de notre ville. InspiRe, c’est 4 000 arbres qui vont être plantés, ce sont des pistes cyclables tout le long des 24 km de voies propres aux bus B et C, c’est une mutation urbaine sans précédent avec quelques zones qui seront très belles. Je pense à Ballainvilliers, à la Place Renoux, à l’avenue Carnot et au square de la Jeune Résistance qui ne sera plus coupé par une route. L’idée est surtout de relier tous les emplois des zones de la Pardieu et du Brézet, de relier le Zénith, la gare… enfin et l’aéroport. Une partie de l’enjeu est évidemment de réduire l’utilisation de la voiture. Quand nous aurons fini ces chantiers, 93% de la population de la métropole sera à 300 mètres maximum d’une ligne de bus ou à 500 mètres d’une des trois lignes structurantes A, B ou C. Donc nous aurons enfin offert l’opportunité d’abandonner la voiture sans en être pénalisé. Mais c’est le sens de l’histoire. Nos villes ne peuvent plus absorber l’engorgement automobile. Il y a des bouchons, de la production de gaz à effet de serre, on pollue notre atmosphère, les maladies chroniques des enfants en bas âge sont de plus en plus nombreuses. On ne peut pas continuer comme cela, c’est juste impossible. »

Une mutation à 500 millions d’euros

Mis bout à bout, tout les chantiers, qu’il soient liés à l’eau, aux réseaux de chaleur et aux transports en commun, représentent un coût de l’ordre de 500 millions d’euros. Vu l’ampleur des dossiers, de nombreuse interrogations se posent sur les financements et fatalement sur les impôts locaux.  « Il y a des financements extérieurs » rassure Olivier Bianchi. « On a eu une grosse aide de l’État, via le SMTC pour le volet transport public. Ensuite il y a des taxes spécifiques. Quand on a augmenté la GEMAPI, (ndlr : taxe sur la Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), c’était dans cette optique mais j’assume pleinement l’augmentation des tarifs pour les usagers, pour l’eau mais aussi pour les transports tout en garantissant des tarifications sociales. Ce qu’il est important de rappeler c’est que le financement du transport est essentiellement payé par les entreprises, nous avons augmenté de 2%, c’est le maximum autorisé par la loi. Tout cela avait été anticipé et mis en place en concertation avec les entreprises, la Chambre de commerce, le MEDEF… »

Dans un article à paraître, 7 Jours à Clermont, traitera du dispositif temporaire mis en œuvre sur les transports en commun par le duo SMTC-AC et T2C durant les trois ans de travaux, ainsi que sur les moyens de communication déployés pour que les citoyens puissent vivre le mieux possible, la période compliquée qui s’annonce.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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