La chaufferie du plateau des Cézeaux a été mise en service en 1969. Érigée comme un totem ou comme un phare, sa grande cheminée rouge et blanche, ne crache plus de fumée noire depuis longtemps. À l’origine, cette chaufferie destinée à distribuer la chaleur sur tout le campus fonctionnait au charbon. Elle fut transformée pour être alimentée au gaz, fournissant dans les années 90, une puissance de 19 mégawatts. Elle connaît désormais une nouvelle vie en devenant un élément fondamental du Réseau de Chaleur Urbaine, Clauvaé. L’Université a cédé l’équipement à la Métropole qui, avec son partenaire IDEX, l’a entièrement rénové. Le squelette a été conservé mais le bâtiment à fait peau neuve et les vielles chaudières au gaz sont parties à la casse. La cheminée est restée à sa place et sert désormais essentiellement de tour pour des antennes de télécommunication.
Eau chaude et chauffage grâce aux ordures
Désormais des échangeurs tout neufs permettent de récupérer l’eau chaude, mise en température par l’incinération des ordures sur le site Vernéa du VALTOM et acheminée par les fameux tuyaux qui ont nécessité d’éventrer les rues de Clermont durant plusieurs mois. Cette eau chaude est ensuite envoyée vers les bâtiments du campus avant de revenir à son point de départ via une boucle. Une nouvelle chaudière gaz, capable de développer 45 mégawatts viendra compléter le système et servira uniquement en cas de besoins complémentaires. Si les hivers à venir sont aussi « chauds » que celui qui vient de se terminer, autant dire qu’elle ne va pas servir beaucoup, l’incinération permettant de couvrir en grande partie les besoins.
Encore quelques travaux en 2024
Le réseau Clauvaé développera d’ici la fin de l’année 2024, 33 km de tuyaux souterrains. Durant l’année 2023, 20 km de réseau ont été déployés et 8 renouvelés. Pour les riverains, les chantiers ont donné l’impression d’être interminables, notamment sur les secteurs Lafayette et Winton-Churchill, mais en réalité ils se sont déroulés en un temps record par rapport à la durée habituelle de ce type de travaux. Pour autant il reste encore 5 km à créer et à opérer le raccordement intégral du CHU à l’automne 2024. « Une nouvelle phase de travaux va concerner Beaumont et Clermont sur Léon-Blum et La Rotonde jusqu’à la fin de l’été, et puis il y aura des bouts de raccordements, mais on a fait l’essentiel, « confirme Rémy Chabrillat, adjoint au maire de Clermont (en charge notamment de l’énergie et de la gestion de déchets) et président de Clauvaé.
Clauvaé en chiffres
le Réseau de Chaleur Urbaine Clauvaé développera 33 km au total ce qui permettra de raccorder 160 « clients » dont 2 majeurs, l’UCA et la CHU, sur Clermont, Aubière et Beaumont. Cela représente l’équivalent des besoins de 10 000 logements. 70% de l’énergie renouvelable sera fournie par le VALTOM (via l’incinérateur) représentant l’économie de près de 14 400 tonnes de CO2 par an, ce que produisent 8 000 voitures en circulant une année.
Sur l’aspect économique Clauvaé se place en véritable modèle « Le VALTOM a tenu à ce qu’on arrive au prix le plus juste, un prix politique » explique Rémy Chabrillat « Cela permet de chauffer économiquement, à la fois une partie des habitants, mais aussi des équipements territoriaux, le CHU, l’université. Au bout de tout cela on devrait arriver à un coût de 70 euros le mégawattheure alors que sur la métropole il y a quelques mois on était entre 140 et 200 euros au plus haut de la crise. L’important c’est surtout que l’on aura un prix stable. Il y a aura toujours un peu de gaz mais on sera beaucoup moins soumis que si on était à 100%. Le travail que l’on va mener maintenant sur la durée, c’est d’augmenter la part d’énergie renouvelable. On réfléchit à d’autres sources comme la biomasse et peut-être de la récupération supplémentaire sur le VALTOM. »
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