L’AMTA sillonne l’Auvergne pour collecter la mémoire, les savoir-faire, les impressions, les sentiments, les parcours et bien d’autres choses encore plus surprenantes les unes que les autres. Avec Saint-Jacques, l’entreprise était forcément tentante. Fort d’une bonne centaine de nationalités différentes, ce quartier relativement jeune au regard de l’histoire de la ville est un vrai bouillon de cultures. S’il est éloigné des préoccupations du centre-ville, Saint-Jacques pourrait en revanche incarner le centre du monde vu sa diversité et sa pluralité. Les agents de l’AMTA, Simon Guy et Jacques Puech en l’occurrence, y ont récolté un matériau sonore riche et abondant, en commençant par l’histoire du quartier narrée par le président du comité de quartier, Henri Vialle.
Un disque plein de vie(s)
Le CD fourmille de témoignages d’habitants racontant leurs souvenirs, untel parle de son arrivée à la Muraille de Chine flambant neuve, une autre évoque les vergers qui se tenaient en lieu et place du CHU Gabriel Montpied. Un autre revient sur la disparition progressive des commerces, une femme se remémore son enfance à Saint-Jacques et ses “explorations interdites” dans les immeubles en construction. Pour sa part, Marc Aurine, qui dirige une école de musique dans le quartier, joue un petit air d’accordéon tandis qu’Irina Ghukeyan reprend un air de violon en souvenir de son enfance arménienne. Et ça n’est pas tout: la comédienne Fatou Dicko raconte ses expériences au théâtre et au cinéma, João M’Vula livre une chanson angolo-française et Zakaria Aït Balal parle de la place de la musique dans sa vie. Quant à Nabil, il retrace son histoire et les raisons de son installation à Saint-Jacques avant de parler de la musique Raï. Et l’on assiste à un bœuf de musique brésilienne dans un bistrot de quartier… Bref, un disque plein de vie(s).
Vie sociale
L’aspect social est largement évoqué à travers tous ces témoignages et plus particulièrement autour des questions du quartier sensible, de la place des jeunes, du logement ou des communautés. Aucun sujet n’est éludé. Des regards et des ressentis d’habitants à prendre en considération dans la mesure où ce sont eux, évidemment, qui vivent et respirent le quartier au quotidien.
Le livre
Le livre qui accompagne le CD est illustré de belles photos, des captures d’instants de vie. On y trouve également de jolies images d’archives, notamment de la confiserie Noël Cruzilles, de la poésie et même des recettes de cuisine arménienne, antillaise, auvergnate, congolaise ou marocaine. Les amateurs de cuisine roborative se délecteront de la différence entre le chou farci arménien et le chou farci auvergnat. L’Atlas Sonore offre un autre visage d’un quartier trop souvent décrié. A tort, si l’on en croit ses habitants…
Cela me fait plaisir que l’on écrive sur ce quartier st Jacques auquel je crois bcp pour l’avenir de la cité.