Au début des années 2000, la ville de Royat, s’interrogeait sur son évolution et son avenir. Le thermalisme, sa principale activité, n’était pas au mieux de sa forme. Le XIXe siècle, qui avait vu un incessant défilé de personnalités attirées par les bienfaits de l’eau thermale et par la vie mondaine dans les palaces, était  bien lointain. A la bascule du XXIe seuls quelques curistes fréquentaient encore la station, se contentant des petites pensions de famille et des remboursements de la sécu. Les habitants de la communauté d’agglomérations, qui allait devenir plus tard Clermont Auvergne Métropole, s’étaient quant à eux totalement détournés du thermalisme, considéré comme « un truc de vieux souffrant d’arthrose ». Mais l’eau qui jaillissait du sous-sol royadaire restait toujours à bonne température et chargée d’éléments aux bienfaits indéniables. À la question, comment tirer partie de cette richesse et attirer de nouveaux les habitants de la région, la réponse fut trouvée avec la création d’un centre présenté avant tout, comme ludique et récréatif, histoire de tordre le cou à l’image vieillotte associée aux activités thermales. Les premiers centres de ce type avaient ouvert avec succès dans les Pyrénées, l’Auvergne pouvait donc se lancer à son tour. Saint-Nectaire fit d’ailleurs le même choix avec Thermador.

Premier visiteur en novembre 2007

C’est donc au début des années 2000 que sortit le projet Royatonic, créant à l’époque, enthousiasme mais aussi scepticisme. Quand les uns se réjouissaient de la future offre et du renouveau de l’attractivité de Royat, les autres dénonçaient un coût trop élevé pour une nouvelle piscine municipale qui allait défigurer le parc thermal. Malgré les débats, la ville de Royat fit le choix de construire ce que l’on appelait à l’époque un « centre thermoludique » alimenté par la source des Grottes Rouges et son eau qui coule à plus de 30°. Royatonic fut calibré pour devenir le plus grand centre d’Auvergne offrant aux visiteurs une lagune intérieure, un  bassin  extérieur, des lits à bulles et autres jacuzzis, hammams, saunas, bassins parfumés… Après d’impressionnants travaux de 16 mois et une enveloppe annoncée de plus de 12 millions d’euros hors taxe, le premier visiteur de Royatonic franchit la porte en novembre 2007. A l’époque, les journalistes invités à visiter et même à tester les prestations, arrivaient souvent sans grande conviction et repartaient en ayant changé d’avis et avec la ferme intention d’y revenir pour leur plaisir. Les querelles furent vite oubliées et Royatonic, finalement bien intégré dans son environnement, annonça rapidement 145 000 visiteurs annuels. En 2014, le cap des 180 000 était déjà largement dépassé. Le maire de la commune, Marcel Aledo, président de la régie municipale qui gérait Royatonic, visait à l’époque les 220 000 visiteurs, mais il pointa assez vite les limites de la structure et les besoins d’extensions. Devant l’engouement des habitants de l’agglomération clermontoise, les détracteurs durent se rendre à l’évidence, le choix était pertinent même s’il coûtait cher à la ville qui n’était pas au mieux avec ses finances depuis de nombreuses années.

La nouvelle ère

Si le succès de Royatonic n’a pas été démenti depuis son ouverture, en revanche la municipalité a finalement préféré jouer la carte de la prudence financière en cherchant une alternative privée à la régie municipale, d’autant plus qu’un chantier de remise à niveau des Thermes s’impose désormais. La ville a opté pour une délégation de service public confiée à ValVital, second groupe thermal français qui a pris en main la destiné conjointe des Thermes et de Royatonic pour les 30 années à venir. Le groupe a lancé un programme de 30 millions d’euros d’investissement dont Royatonic sera bénéficiaire à hauteur de 2,5 millions, destinés à des travaux programmés en 2023. L’accueil, le hall, les vestiaires et les cabines de soins vont être repensés et remis à neuf pour accroître le confort, alors que la zone qui abrite la filière de filtration de l’eau fera, elle aussi, l’objet de travaux. Ces évolutions vont accompagner un positionnement fort sur l’univers du bien-être, quelque chose de très attendu par les clients notamment depuis la crise sanitaire. 15 ans après son ouverture Royatonic est entré dans une nouvelle ère et prouve quotidiennement tout l’intérêt pour une station thermale d’avoir une offre bien-être en complément de l’offre médicale.