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Quel scénario pour les élections municipales ?

Les Français ont (peu) voté le 15 mars dernier, à l'issue de la première semaine de confinement. Depuis, les élections municipales ont disparu de l'actualité et l'on ne connaît toujours pas la prochaine règle du jeu. Il pourrait, toutefois, en être question, ce soir, lors de l'allocution d'Emmanuel Macron.

Et soudain, la vie s’est arrêtée ou presque. Et l’on en est resté là… Plus de 30.000 maires directement élus dans les communes de France, d’autres candidats convoqués pour le deuxième tour et d’autres, enfin, éliminés à l’issue de scrutins marqués par une très forte abstention.

Dans la métropole clermontoise, une quinzaine de candidats victorieux sont fixés depuis le 15 mars au soir. Ils renouvelleront leur bail ou bien porteront, à leur cou, l’écharpe de maire pour la première fois. Pour les autres, il reste- en principe- un second tour à jouer. Avec de forts indices nés des urnes. Mais l’incertitude, malgré tout, des lendemains. Et surtout une question : quand revotera-t-on ?

Juin, une hypothèse qui a du plomb dans l’aile

Photo 7 Jours à Clermont.

Aujourd’hui rien n’est sûr. Le gouvernement, aux prises avec des problématiques plus urgentes et même plus essentielles, ne s’est pas jusqu’ici prononcé. Il fut question d’un second tour reporté à la mi-juin. Mais la crise sanitaire s’éternisant, et l’incertitude sur les modalités du déconfinement s’épaississant, l’hypothèse semble s’éloigner. Des élections, en effet, ne s’improvisent pas.

« Si on fait le constat, en mai, qu’en juin il n’est pas possible d’organiser le deuxième tour, ce que beaucoup des observateurs ou des acteurs de la vie politique pressentent ou ressentent, il faudra décaler cette élection, peut-être en octobre, peut-être après  » avait indiqué récemment le premier ministre Edouard Philippe, durant une réunion en visio-conférence avec les présidents des partis politiques. Dans la réalité, l’hypothèse d’élections au mois de juin semble désormais totalement exclue.

Un seul ou deux tours ?

Les scénarios demeurent, pour le moment, aléatoires et certains évoquent même la possibilité de convoquer les citoyens lors de deux nouveaux tours pour les cas où un conseil municipal n’a pas déjà été élu. Ce qui signifierait effacer purement et simplement le scrutin du 15 mars dans environ 5000 communes de France. Et pas n’importe lesquelles. Les plus grandes, évidemment, les plus emblématiques et les plus significatives en terme purement politique.

Un collectif, réunissant plus d’une centaine de maires a même écrit à Emmanuel Macron pour lui demander d’annuler l’élection du 15 mars dans la totalité des communes de France. « Des candidats ont été élus mais quelle est leur légitimité lorsque tant d’habitants ont privilégié leur vie à leur vote ? » s’interrogent-ils. Afin de tenter de parvenir à leurs fins, ces élus, parfois battus, il est vrai, n’hésitent pas à intenter des recours devant les juridictions administratives. Ils ont également mis en ligne une pétition qui aurait recueilli un peu plus de 11.000 signatures. Pour l’heure, c’est loin d’être un plébiscite.

Olivier Bianchi, maire « prolongé » et candidat qualifié au 2e tour- photo Valentin Uta.

Un calendrier électoral surchargé

Retour au problème épineux du calendrier. Le mois d’octobre serait envisagé. Mais la période sera vraisemblablement encore à la gestion de la crise et à la relance économique. Selon certaines sources, le Président de la République serait plus favorable à un report au mois de mars 2021… soit un an après le tour initial. Ce qui consisterait à rebattre totalement les cartes sur un plan politique. Problème de taille, également: les élections départementales et régionales doivent justement se dérouler en mars 2021. Sans oublier les sénatoriales, prévues elles-mêmes en septembre 2020. Bref, le calendrier électoral risque d’être bousculé et surchargé à quelques mois des présidentielles de 2022. Et il faudra nécessairement recourir à une loi organique pour le rebâtir.

A Clermont, où quatre candidats restent en principe qualifiés, nul ne s’est encore positionné. Olivier Bianchi, Jean-Pierre Brenas, Eric Faidy et Marianne Maximi (par ordre d’arrivée au premier tour) font preuve de pudeur et comprennent que les Français ont à faire face à des problèmes plus cruciaux. Le candidat LREM refuse même de parler politique durant cette séquence. Pour sa part, faute d’élection, le maire actuel a vu son mandat prolonger jusqu’à la mi-mai, au minimum. Il se murmure qu’Emmanuel Macron pourrait aborder la question des municipales, ce soir, lors de son allocution et, peut-être, fixer dès maintenant la nouvelle règle du jeu. Faute de quoi, les institutions, déjà bousculées par la crise, risquent de battre de l’aile. Et les élections se dérouler dans un fâcheuse confusion démocratique…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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