Tous les mois, Maître Claude Aguttes, ouvre au public les portes de sa belle maison de Blanzat pour une journée d’estimations gratuites et confidentielles d’œuvres et d’objets d’art. Lors de ce rendez-vous régulier, le commissaire-priseur et Marie de Calbiac, qui est la responsable du bureau Aguttes de Lyon, donnent ainsi la possibilité aux Auvergnats de présenter leurs « trésors » afin d’en connaître l’histoire mais aussi l’estimation. Cette démarche, bien connue des collectionneurs, se révèle également utile pour ne pas dire indispensable dans le cadre d’un partage, d’une succession ou d’une vente publique. Malgré les années qui passent, ce type de rendez-vous reste un moment de passion pour le commissaire priseur .
Claude Aguttes reste très attaché à l’Auvergne
Claude Aguttes a créé sa maison de ventes à Clermont il y a tout juste 50 ans, en 1974. Passionné par le patrimoine, l’art et ce modèle particulier qu’est la vente aux enchères. Il est alors plus jeune commissaire-priseur de France. La libéralisation et l’internationalisation du marché de l’art l’ont poussé à ouvrir une étude dans l’ouest parisien au milieu des années 90, mais à l’époque, il a tenu à faire des aller-retours réguliers entre l’île de France et l’Auvergne pour profiter, chaque weekend, de sa maison de Blanzat, où grandissaient ses six enfants. Peu à peu, la fratrie a migré vers la capitale pour y suivre des études spécialisées permettant de rejoindre l’entreprise devenue familiale. Aujourd’hui, trois membre de la famille Aguttes travaillent dans la maison de ventes portant leur nom. La demeure de la place du Montel à Blanzat quant à elle, reste bien vivante, son propriétaire toujours très attaché à l’Auvergne y venant le plus régulièrement possible en particulier pour ces estimations mensuelles
Un Chardin dans un 2 pièces du quartier de la gare de Clermont
8 ans après la création de son étude, en 1986 Claude Aguttes trouve, dans un 2 pièces-cuisine, du quartier de la gare de Clermont, un tableau du XVIIIe siècle dont les anciens propriétaires ne connaissaient vraisemblablement pas la valeur. Ce petit pastel de 46 × 38 cm était une œuvre de Jean Siméon Chardin, considéré comme l’un des plus grands peintres français et européens du XVIIIe siècle. Passé sous le marteau du commissaire clermontois, elle a été acquise par le musée du Louvre pour 6,6 millions de Francs l’équivalent de près de deux millions d’euros actuels. Autoportrait aux besicles peint en 1771 est aujourd’hui au Musée d’Orléans. Cette vente exceptionnelle à propulsé la Maison Aguttes sur le marché international de l’art.
Des ventes exceptionnelles
Aguttes s’installe donc en 1995 à Neuilly où se situe son actuel service d’expertise et de conseil et où se déroulent des ventes spécialisées. En 2008, après la vente de la collection André Lefèvre pour 21,8 millions d’euros, la maison développe son maillage géographique en ouvrant un bureau à Lyon dans l’ancienne gare SNCF des Brotteaux. En 2012, le musée du Louvre, encore lui, préempte une sculpture d’Edme Bouchardon du XVIIIe pour 3,7 millions d’euros. En 2015, la vente de trois toiles de l’artiste chinois Sanyu atteint 9,69 millions d’euros, puis en 2017, une quatrième est adjugée 8,8 millions d’euros. Le « petit » commissaire priseur de Clermont des années 70 est alors devenu un incontournable du marché.
À cette période, Claude Aguttes crée un département bijoux, spécialisé dans les perles fines. En 2016, la maison est désignée pour l’inventaire, la conservation et la dispersion des Collections Aristophil, alors considérée comme le plus bel ensemble de manuscrits et autographes au monde. La dispersion aura lieu en 2022 avec pas moins de 335 préemptions dont 3 lots classés Trésor national. En dehors de ses ventes vedettes Claude Aguttes cite quelques bons moments professionnels comme la vente des collections de l’Hôtel La Mamounia à Marrakech, des biens du couturier Kenzo et de ceux de Valery Giscard d’Estaing à Chanonat.
Success story
2018 est l’année de la consécration pour la famille Aguttes dont la maison de vente devient première maison indépendante en France à dépasser la barre des 50 millions d’euros d’adjudications. Un an plus tard, elle s’implante à Aix-en-Provence, à Genève et à Bruxelles d’où elle rayonne sur les grands axes du marché de l’art.
Elle réalise encore des ventes exceptionnelles, comme celle d’un squelette d’un théropode carnivore, un dinosaure bipède ou d’un rarissime violon Guarnerius « del Gesù » intégré pour la modeste somme de 3,38 millions d’euros dans la liste des instruments du virtuose David Garrett. Elle est également la première Maison au monde a traiter une adjudication dans un métavers, à vendre le premier tableau de Pierre Soulages après sa mort et a faire tomber le record mondial de l’artiste Louyse Moillon avec la vente d’une nature morte inédite adjugée 1,6 million d’euros.
La Maison Aguttes a bien grandi depuis son origine puisque 60 personnes y travaillent aujourd’hui, animant 15 département spécialisés. La moitié de acheteurs sont des internationaux.
Les prochaines journées d’estimations se tiendront les 29 avril et 27 mai 2024 sur rendez-vous uniquement, chez Claude Aguttes, place du Montel à Blanzat (contact : Marie de Calbiac 07 60 78 08 77 – calbiac@aguttes.com)
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