Un projet datant de plus de 50 ans vient de voir le jour à Clermont. Le PCDI est le fruit d’une collaboration entre 3 organismes : le GDN*, le CERDI** et le FERDI*** sous l’impulsion de Patrick Guillaumont.
Ce nouveau pôle concentrera plusieurs événements et objectifs durant l’année : des rendez-vous internationaux, des chaires de recherche partagées, des actions de renforcement de capacités menées dans les pays du Sud et tant d’autres. Le but est, à terme, d’exercer une réelle influence sur la politique hors frontière. Axé sur le développement international, le pôle soutiendra des étudiants de toute nationalité dans leurs travaux de master ou de doctorats. La secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou explique en détails l’importance d’avoir des universités sur la scène internationale.
« Si on perd l’humain, on perd tout »
7 Jours à Clermont :Que pensez-vous de ce genre d’initiative ?
Chrysoula Zacharopoulou : Moi je trouve qu’à cette époque on se trouve à un moment où l’on a besoin de financement pour faire le développement. On a besoin d’être solidaire, de combattre les divisions entre le Nord et le Sud. Ici il y a la recherche et il y a les idées et pour faire avancer toute la politique et le développement. Surtout, il y a des personnes qui viennent du continent africain qui ont des grands défis et des grandes solutions à des problèmes du XXIe siècle.
Le fait d’avoir ici des personnes qui connaissent très bien les problèmes de leur propre pays, qui partagent leur savoir avec nos experts et nos étudiants construit un lien humain. Je pense que pour affronter et faire face à ces nouveaux défis, si on perd l’humain, on perd tout. J’ai rencontré des étudiants français, des étudiants du continent africain et pour moi c’est ça, c’est la dynamique de dire qu’on a des enjeux communs et des solutions communes.
« La politique est là pour impulser des initiatives »
7JàC : Pourtant la tradition entre académique et politique est plutôt d’être séparés ?
C.Z : Il faut être réaliste : l’universitaire et la politique jouent un rôle différent mais ne peuvent pas avancer l’un sans l’autre. Aujourd’hui on a des enjeux sur la question climatique, la question de la santé mondiale, la question du financement du développement. La politique est là pour impulser des initiatives, des idées pour faire avancer. Pour moi, pour faire avancer tout ça, on a besoin de la science, c’est là qu’on fait vraiment une politique publique.
Je pense aussi que les concitoyens et même tous les partenaires internationaux ne veulent ni de la science qui vit seule dans un laboratoire ni d’une politique qui vit de choses abstraites : ils veulent des solutions. Alors c’est cette dynamique que l’on crée ici, ensemble, c’est pour ça que je suis présente et que l’État participe financièrement, l’Agence de développement également. Cela montre que c’est un travail fait main dans la main en respectant chacun – et c’est important – le territoire de l’autre.
« La formation est une clé de ma politique »
7JàC : Au vu de ce lien entre l’universitaire et la politique, pensez-vous que les universités doivent avoir une importance internationale ?
C.Z : Vous savez, dans mon portefeuille, je travaille avec tous les continents. Je cherche en particulier à revoir et porter la politique du président de la République – à sa demande – entre la France et le continent africain. La formation est une clé de ma politique de partenariats internationaux. Je suis convaincue que d’un côté comme de l’autre de la Méditerranée, les universités doivent travailler ensemble. On a réussi au niveau européen. Moi, je suis venue en France – à Strasbourg – avec l’université à Rome avant de travailler. Il y a toujours eu cette collaboration entre les universités européennes. Aujourd’hui, on essaye d’avoir ce genre de collaboration avec le continent africain. Quand j’ai discuté avec les chercheurs, j’ai vu que ce partage en fin de formation est très important.
7JàC : Pensez-vous que les clermontois sont assez au courant de ces politiques internationales ?
C.Z : C’est toujours compliqué d’expliquer ce que l’on fait en politique de développement et de partenariats internationaux. C’était un peu mon appel aujourd’hui. Si je suis venue c’est aussi pour dire à nos amis, nos étudiants, nos collectivités qu’il faut être fier. Il faut expliquer aux locaux habitant Clermont ce qu’il se passe dans cette ville et pourquoi c’est important. C’est aussi la difficulté pour moi d’expliquer politiquement l’importance de tout ça : que la jeunesse de chaque continent s’est mise ensemble et cherche des solutions pour la planète, pour un développement durable, faire face à tous les défis. Il faut donner plus d’espace à cette jeunesse de chercheurs.
*GDN : Global Digital Network
**CERDI : Centre d’Études et de Recherches sur le Développement International (en collaboration avec l’UCA)
***FERDI : Fondation pour les études et recherches sur le développement international
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