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robinet lavabo / Photo PxHere.com
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Vie publique

Prix de l’eau : hausse sensible en perspective dans la métropole

A force de ne parler que du chauffage, on a fini par oublier que l'énergie électrique est utilisée pour de nombreux services aujourd'hui impactés par l'augmentation des tarifs. L'eau est particulièrement touchée et la Métropole clermontoise vient de décider d'appliquer, dès 2023, une hausse qui aurait du être lissée sur plusieurs années.

L’eau courante… qui pourrait s’en passer aujourd’hui ? Ouvrir un robinet, prendre une douche ou tirer une chasse… derrière ces gestes devenus naturels, essentiels à la vie et à l’hygiène, il y a de grosses infrastructures gérées, en France, par les services publics dont le rôle est de distribuer à tous, une eau potable de qualité à un prix raisonnable. Les citoyens n’en n’ont pas forcément conscience mais capter l’eau, la distribuer mais aussi la traiter et la retraiter lorsqu’elle est usée, nécessite beaucoup d’électricité pour faire tourner les stations de pompage et d’épuration. Alors, face à l’envolée du prix de l’énergie, atteignant parfois +270%, les collectivités commencent sérieusement à s’inquiéter. C’est le cas de la Métropole de Clermont qui, exerce les compétences liées au cycle de l’eau pour les 21 communes depuis 2017. Les prévisions sont implacables, assurer les services de l’eau en 2023, coûtera 6,4 millions d’euros pour la seule énergie, si le kilowatt/heure reste stable. Elle a donc décidé d’accélérer la convergence des tarifs de la distribution et de l’assainissement, initialement lissée sur 4 ans.

Une augmentation de près de 4 millions

« Nous avions une dépense d’énergie d’un millions et demi en 2021. Sur 2022 nous sommes déjà à 2,5 millions avec les premières augmentations, et sur 2023, puisque nous ne pouvons pas bénéficier d’un bouclier tarifaire, nous serions à presque 6,5 millions » explique Hervé Prononce, maire du Cendre, en charge des finances métropolitaines. « Nous avons une augmentation de près de 4 millions due à l’électricité nécessaire à la station d’épuration et à la station de pompage de Cournon qui coûte une fortune en électricité. Nous avions décidé en début de mandat de procéder à une harmonisation des tarifs sur 6 ans avec des augmentations régulières tous les ans de 4 à 5%. Nous passons finalement à une augmentation moyenne de 15 à 20% du prix de l’eau, lissée sur toutes les communes de la métropole dès 2023 ».

Des disparités selon les communes

« Nous avons un système très complexe sur la métropole, puisque des communes comme Lempdes et Pont-du-Château ne dépendent pas du tout de la métropole, d’autres communes, comme Le Cendre dépendent de la métropole pour l’assainissement et d’un syndicat pour la fourniture… Les situations par communes sont donc très variables. Nous avons aussi des disparités pour le prix puisque dans certaines communes de l’ouest, nous avons un m3 à 2,89 € alors que dans d’autres, il est à 4,67 € » explique Hervé Prononce. Cela veut dire concrètement que le prix de l’eau ne va pas augmenter partout de la même façon.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le prix moyen global va passer de 3,29 à 4,06 € TTC le m, tarif, qui malgré tout, reste inférieur à la moyenne nationale qui se situe à 4,30 €. Pour une famille de 4 personnes qui consomme raisonnablement ses 120 m3 annuels, l’augmentation moyenne sera d’environ 70 €. En cas de difficultés financières pour les familles dont les revenus sont bas ou dont la part de l’eau est trop importante dans le budget habitation, des aides, actuellement à l’étude, pourront être distribuées.

Eviter les gaspillages

Comme pour le chauffage, l’heure est manifestement venue de ralentir la consommation, en raison du prix mais aussi des réserves de plus en plus basses. Les particuliers peuvent faire des petits gestes quotidiens et traquer les fuites, en revanche pour les communes la situation est moins simple car il s’agit d’agir sur les réseaux de distribution dont l’état est très variable selon les municipalités. Clermont maintient le sien en état et peut revendiquer un rendement à 80%, c’est à dire que sur 100 litres d’eau, 20 partent dans la nature en raison de tuyaux percés ou de joints abîmés. Mais dans les communes où les conseils municipaux ont remis les travaux à plus tard, on est loin des 80% et les fuites vont coûter très cher…

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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