Ancien de Radio Campus, Benoît Bouscarel a fait son chemin sur les ondes jusqu’à France Culture. Profondément attaché à Clermont et passionné par le média radio, il est aussi de retour dans cette ville où « tout » a démarré. Depuis deux ans, en effet, avec Charlotte Waelti (encore une ex-Campus), il a créé L’Onde Porteuse, une association qui forme, initie, épanouit, insère à partir de la radio. Un projet singulier, à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, mais dont les premiers fruits n’ont pas tardé à éclore. « Est-ce que les nouvelles formes de médias vont tuer la radio? Honnêtement, je ne crois pas…Pour évoluer, la radio doit évidemment correspondre aux usages des auditeurs. Comment les jeunes s’informent-ils? Comment écoutent-ils de la musique? C’est ça qu’il faut avoir à l’esprit. Personnellement, je ne suis pas pour que l’on filme la radio » estime le président de L’Onde Porteuse.
Catalogue de formations
L’association a rapidement affirmé sa vocation: venir en aide aux radios associatives, désireuses de se professionnaliser. Elle s’est aussi intéressée aux institutions culturelles qui peuvent avoir besoin d’un accès à la radio. « Nous disposons ainsi d’un catalogue, comprenant tout un ensemble de formations. Des radios nous font venir ou bien ce sont des inscriptions individuelles. Comme nous sommes reconnus en tant qu’organisme de formation, ces prestations peuvent être généralement financées » souligne Benoît Bouscarel. Très présente sur le terrain social et revendiquant une vocation « citoyenne », L’Onde Porteuse mène aussi des actions à l’Université, dans les collèges et dans les quartiers. Elle pénètre dans les prisons comme à la nouvelle centrale de Riom où un véritable studio a été créé et où des émissions sont réalisées régulièrement.
Le Chantier
En partenariat avec l’association Avenir, L’Onde Porteuse s’est aussi attelée à une tâche considérable: l’émergence d’un chantier d’insertion par le prisme de la radio. « L’objectif, c’est de trouver du travail aux gens et pas forcément sur une radio. Ce qui est certain, c’est que l’expérience acquise est bénéfique. La radio permet de prendre confiance en soi, d’améliorer son expression, sa relation aux autres. C’est un formidable véhicule » assure Benoît Bouscarel. Baptisé très simplement Le Chantier, ce projet bénéficie de subsides conséquents provenant de l’Europe, de l’État,du Conseil Départemental, de la ville de Clermont et de Pôle Emploi. Une large implication qui permet d’accueillir actuellement seize salariés en CDDI (Contrat à Durée Déterminée d’Insertion) et trois accompagnants. « Un des CDDI vient d’être embauché dans un restaurant, un autre le sera prochainement par… l’Onde Porteuse » se réjouit le président de l’association.
Pendant le festival… et après
Le mois de février s’annonce chargé. L’Onde Porteuse, en effet, va « accompagner » le Festival du Court-Métrage ou, tout au moins, profiter de l’événement pour mettre sur pied une formation spécifique, du 6 au 10 février. Celle-ci débouchera sur la création d’un magazine culturel enregistré depuis l’École d’Art, comme ce fut le cas l’an passé. « Le format dépendra du nombre de stagiaires. En 2017, nous avions ainsi enregistré trois magazines durant la semaine du court » explique Benoît Bouscarel. Et la semaine du festival verra également le lancement d’une formation inédite, Rouge Radio. Se prolongeant durant un an, à raison de deux jours par mois, elle balaiera l’ensemble des domaines des métiers de la radio: l’éditorial, l’écriture, la voix, la respiration, la technique, l’improvisation…Au-delà, L’Onde Porteuse va se lancer dans la production de contenus et la création de radios, à commencer par celle du Chantier. L’histoire ne fait donc que commencer.
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