Accueil » Événement » L’étonnant festin : « un immense bouzin, mais aimable et rigolard »
Eric Roux / Photo 7 Jours à Clermont
Eric Roux / Photo 7 Jours à Clermont
Événement Gastronomie

L’étonnant festin : « un immense bouzin, mais aimable et rigolard »

La quatrième édition de l'Étonnant Festin va se dérouler ce dimanche dans le quartier clermontois de La Comedie-Piscine Coubertin. Restaurateurs, cuisiniers, producteurs locaux et même sociologues y organisent un banquet-pique-nique partagé, occasion de réfléchir sur l'idée que l'alimentation est un fait culturel total.

L’édition 2022 de l’Étonnant Festin va se dérouler dans le quartier clermontois de La Comédie, scène nationale, dimanche 18 septembre, le temps d’une riche journée, forte d’un programme à concocter soi même, entre ateliers pratiques, conférences, débats, rencontres spectacles et concerts. Si ce rendez-vous, qui va fatalement attirer plusieurs milliers de personnes, se déroule durant les Journées Européennes du Patrimoine, ce n’est pas un hasard. La gastronomie, mais aussi l’alimentation dite populaire, sont de solides piliers du patrimoine français. Pour bien comprendre ce qu’est l’Étonnant Festin, nous avons fait parler Eric Roux, chef d’orchestre de la manifestation, intarissable dès qu’il s’agit d’expliquer l’alimentation au sens le plus large, c’est à dire du monde paysan jusqu’à l’assiette.

7 Jours à Clermont : Éric, quel concept se cache derrière l’Étonnant Festin ?
Eric Roux : (Gros éclat de rire) On aime pas ce mot, comme plein d’autres mots d’ailleurs…ancestral, sociétal… En fait c’est très simple : Donner à goûter notre paysage durant une journée vécue comme un moment fort de la région. Cela veut dire que l’on essaie d’aborder notre alimentation comme un tout et non comme un truc d’assiette et de cuisinier. On parle des producteurs, des artisans qui transforment les produits en charcuterie, en fromage ou en conserve… mais aussi une forme distribution, c’est à dire les épiciers installés localement, et les cuisiniers au sens très large. Cela va de Lalibella et la cuisine éthiopienne à Fred Coursol qui va ouvrir un espace feu, entièrement consacré à la braise, au barbecue, aux grillades… C’est une vision un peu complexe mais qui essaie de bien faire comprendre, tout du moins bien raconter, le fait que notre alimentation est un fait culturel total.

7JàC : On parle de tout durant l’Étonnant Festin ?
E.R. :
Oui. Il y a des musiciens, un spectacle créé par l’association l’Étonnant Festin, il y a un spectacle de sonnailles de troupeaux des estives auvergnates, il y a le quartier Saint-Jacques qui vient se raconter au travers de la cuisine, le quartier de la Gauthière qui débarque avec un four à pizza construit par des enfants, il y a Fluide Glacière qui vient faire des chiens chauds… c’est un immense bouzin mais aimable et rigolard.

7JàC :  l’idée est donc de valoriser « le bien manger » et toutes les richesses du patrimoine régional durant un moment convivial ?
E.R : C’est au travers d’un moment…(nouvel éclat de rire) convivial…encore un mot que l’on déteste parce que tout le monde l’utilise…  donc c’est un moment où l’on peut se réunir, rencontrer des gens que l’on ne connait pas, avec des discussions, des conférences tout en buvant un coup en mangeant un morceau dans la diversité, être au contact de ce propos général curieux, gourmand de connaissance sur l’alimentation.

7JàC : En fait on parle de tout durant l’Étonnant Festin…
E.R : Il suffit de regarder la liste des conférences. Cela va d’une archéologue qui étudie les semences sur les sites de fouilles, à un nutritionniste qui dit qu’il vaut mieux manger des produits bruts que des produits transformés achetés en grande surface, en  passant par Michel Bras qui parle de la cuisine de sa maman et une sociologue qui traite de la question du kébab en milieu rural. C’est tout cela l’Étonnant Festin, c’est d’ailleurs une de nos difficultés, on a parfois du mal à nous faire comprendre. En fait on ne rentre pas dans une case gastronomie ou cuisine, on est dans la case culture musique, théâtre, exposition, cuisine, producteur, transformateur… cela inquiète certaines institutions qui n’ont pas encore fait le pas pour nous soutenir.

7JàC : N’est-ce pas le fait de ne pas avoir un concept justement qui fait peur ?
E.R : Comme nous sommes résolument branquignoles et foutraques et pas extrêmement limpides et clairs, c’est sans doute la raison pour laquelle il y a encore des réticences. Mais nous sommes heureux car en l’espace de trois éditions l’Étonnant Festin est devenu une marque. Les gens percutent même s’ils ne comprennent pas trop ce que c’est. Il ne faut pas oublier que l’an dernier, il a plu toute la journée et nous avons eu 8000 personnes…sous la pluie. C’est bien qu’il y a une appétence sur ce propos là.

7JàC : Finalement avec cette manifestation vous espérez une forme de prise de conscience. 
E.R : L’Étonant Festin, ce n’est pas l’histoire de deux ou trois personnes. Ce que  nous aimerions c’est que ce soit un truc dont s’emparent tous les gens qui sont intéressés par l’alimentation, par le local, par la transformation en direction du bio que ce soit leur histoire et que nous ne soyons pas obligés de les relancer. C’est un moment de communication formidable pour tous les gens qui participent, mais c’est aussi un moment de communication pour notre territoire. Derrière tout cela il y a tous les enjeux que l’alimentation peut catalyser. Les questions qui en découlent concernent nos paysans car ce sont eux qui produisent notre nourriture, mais aussi ceux qui transforment les produits bruts , ceux qui distribuent, combien on paie, comment on cuisine. Ce qui nous intéresse c’est la cuisine de tous les jours, peut être celle du restaurant mais aussi celle de M et Mme Toulemonde qui ont nécessité de se nourrir tous les jours. Ce qui est bien avec la cuisine c’est que l’on invente un monde au quotidien et en plus on se le met dans la gargoulette ! On nourri à la fois notre âme et on favorise notre métabolisme.

Tout le programme de l’Étonnant Festin en cliquant ICI

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé

  • /