A Clermont, impossible pour les passionnés de théâtre de ne pas avoir entendu parler du Petit théâtre de Vallières, institution locale nichée dans un cadre pittoresque. A son image, riant et harmonieux. De sa façade rouge brique rue Volney, perpendiculaire à l’Avenue Marx Dormoy, il en surplombe un autre (théâtre), ouvert sur la rue. Résurgence des amphithéâtres antiques, ce théâtre de verdure a été aménagé dans le paysage urbain en 2001. Il y a 21 ans que l’association du même nom s’est installée dans cette ancienne poste, reflet des activités multiples de ce théâtre de poche à l’entité bicéphale. Deux structures ont été créées pour le faire vivre, à trois ans de distance, en 1995 et 1998. La plus ancienne, la troupe de théâtre Vice-Versa réside dans les murs. Depuis 20 ans, elle initie à la pratique de l’art dramatique et organise des ateliers grâce à son équipe d’animateurs, tous bénévoles. Unique professionnel parmi les 140 adhérents que compte actuellement l’association : un encadrant, « renouvelé tous les deux ans « . La limite d’âge des ateliers, il n’y en a pas ; tout le monde peut s’inscrire. « A partir de 6 ans » précise Jean-Claude Martin, président du Petit Théâtre de Vallières. « La plus âgée a aujourd’hui plus de 80 ans. »
Une programmation très diversifiée
Au Petit théâtre de Vallières règne convivialité et amour du théâtre dans le respect des valeurs de l’Education populaire. « C’est une petite famille (…) » explique Jean-Claude Martin. « On a réussi à créer un esprit pour que les gens s’entendent bien. » Quel que soit leur profil – comédiens, auteurs, amateurs ou professionnels, enfants ou seniors -, les échanges autour du théâtre constituent le véritable point de convergence entre la Cie Vice Versa et Le petit théâtre de Vallières. La mission de ce dernier ? La diffusion du spectacle vivant, la publication de pièces, la médiation culturelle. Côté répertoire, le théâtre contemporain prédomine pour une programmation annuelle mise en place dès 1999. C’est Jean-Claude Martin qui sélectionne les spectacles, invités « en fonction des propositions. » Au sein de ce calendrier fourni et diversifié, le spectacle vivant, sous toutes ses formes, trouve naturellement sa place. Pas mal de comédies et des spectacles professionnels. A quelques exceptions près les pièces ne sont pas rejouées.
Promouvoir le théâtre contemporain
Faire découvrir de nouvelles pièces, repérer de nouveaux auteurs dramatiques, telle est la feuille de route du Petit Théâtre de Vallières. C’est pourquoi chaque année, depuis 2000, il organise, à cet effet, un concours d’auteurs d’œuvres dramatiques (le Concours de l’été), recevant en moyenne une cinquantaine de pièces pour un comité de lecture très occupé. A la clé: une publication et la promesse d’une mise en scène l’année suivante pour le lauréat. Ce théâtre vivant et de proximité a ses habitués, ses fidèles. Et il suscite aussi des vocations. « Pas un spectacle où il n’y ait un nouveau spectateur. En revanche, il n’existe pas d’abonnement, cette formule n’a jamais marché » souligne Jean-Claude Martin.
Dans sa logique de promouvoir le théâtre contemporain, pas étonnant que Le Petit Théâtre de Vallières ait tenté l’aventure du plus gros festival de théâtre en France : Avignon. Chose faite en 2015. « Pour le fun et l’aventure (…) Un si bon souvenir ! On a fait des entrées, une moyenne de 29 spectateurs par représentation (…) Beaucoup de gens qui nous ont aidés. Formidable de jouer 23 jours de suite. «
Autour d’un « Petit Vallières »
L’expérience a boosté l’association mais elle ne devrait pas être renouvelée. L’objectif, désormais, est ailleurs : jouer dans d’autres festivals et surtout maintenir la fréquentation de la salle. Car – et son histoire l’atteste -, Vallières est avant tout un lieu qui vit et grandit grâce aux personnes qui le fréquentent et l’investissent. D’ailleurs, à chaque fin de représentation, c’est toujours autour d’un vin de l’amitié que se termine la soirée, avec un « Petit Vallières » qui, selon la légende, serait produit dans les vignes situées à l’arrière du théâtre. Quand l’histoire du théâtre rencontre celle d’un quartier, ça ne peut qu’augurer de belles aventures.
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