Le cinéma rencontre depuis quelques années des difficultés. Après avoir vécu 3 années de restrictions ayant significativement fait baisser le nombre d’entrées, les grèves survenues l’an passé aux États-Unis semblent à nouveau donner du fil à retordre à l’industrie. L’année 2023 a été un coup de pied dans la fourmilière, comptant 181 millions d’entrées en France. De grands block busters sont sortis : Super Mario Bros, Barbie, Oppenheimer, Avatar 2: La voie de l’eau ou encore Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu.
En ce début d’année 2024, les entrées baissent autant que le nombre de sorties de films américains selon le CNC. Les grèves ont lourdement impacté les sorties de films de cette année, et les block busters habituels tels que Marvel ou Disney ont réduit leur fréquence de diffusion. Ainsi, un seul film Marvel sortira en 2024. À Clermont, quatre cinémas se trouvent en centre-ville et 3 autres se trouvent en périphérie. Jérôme Fossati, directeur du CGR Le Paris s’exprime sur la place du cinéma en 2024.
« On a moins de films américains »
Sarah Carbonell : Les grèves d’Hollywood ont-elles eu un impact sur votre cinéma ? Dans quelle mesure ?
Jérôme Fossati : On ne pourra jamais chiffrer l’ampleur mais oui il y a eu un impact, c’est indéniable. On est sur une période où on n’a pas beaucoup de films américains. Le premier c’est Dune deuxième partie qui devait sortir au mois de novembre 2023 et qui finalement est sorti fin février. À la base il était même prévu pour mars. Il y a eu moins de productions depuis début janvier, on a moins de films américains. Après on est plutôt sur une période avec beaucoup de films français.
Les films américains vont commencer à revenir avec Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire alors que le premier n’est pas sorti en France puisque c’était en pleine pandémie. Cela fait partie des films qui n’ont pas pu être diffusés en France à cause de la pandémie, au même titre que Wonder Woman 1984. Les grèves ont eu un impact sur ces derniers mois, il y en aura peut-être un autre plus tard. Pour l’instant, sur cette année, je pense que c’est derrière nous.
« Le film reste en numéro 1 »
S.C : Quel est l’avenir du cinéma ?
J.F : L’avenir du cinéma, ça reste les films. Regarder un film au cinéma c’est autre chose que regarder un film sur sa télé. Certes, le passage au numérique a fait se développer beaucoup de contenus différents notamment la diffusion d’opéras, de documentaires. De notre côté on propose souvent des séances événementielles pour des films d’animations avec par exemple Demon Slayer, dernièrement Final Fantasy 7. Prochainement on aura Mobile Suit Gundam SEED FREEDOM. C’est ce qui permet de proposer du théâtre, on propose prochainement le concert de Michel Sardou et à la fin de l’année le concert de Mylène Farmer. Ce genre d’initiative permet de développer d’autres choses. On fait également des conférences, mais le film reste en numéro 1.
« Quand il y a du film les gens sont toujours présents »
S.C : Selon vous, quelle est la place du cinéma pour les gens aujourd’hui ?
J.F : Je dirais que quand il y a du films les gens sont toujours présents. On le voit bien, l’année dernière on était en pleine période de sortie du film Super Mario Bros avec 7 millions d’entrées. Le cinéma reste le loisir étant le moins cher qui existe. Maintenant, certes, cela représente un coût. Je compare souvent avec le bowling : vous vous occupez pendant une heure et cela vous coûte plus cher que le cinéma. Au cinéma, vous avez la certitude de vous occuper pendant deux heures. L’avantage aussi c’est que quand vous emmenez une famille au cinéma vous avez les films d’animation qui parlent à tout le monde.
S.C : Pensez-vous que les JO auront un impact sur les sorties au cinéma cet été ?
J.F : Comme toute compétition sportive, oui. Je pense que l’Euro nous impactera beaucoup plus. Ça dépend de la tenue de l’équipe de France. En tout cas, pour nous, les films prévus pour cet été sortiront. Il y aura Moi Moche et Méchant 4, Deadpool 3 donc l’offre cinématographique sera présente. Les événements sportifs sont ponctuels. De plus, l’été, la consommation de cinéma n’est pas tout à fait la même. Elle se fait sur la durée, pas comme en période scolaire. En général, un film sorti début juillet sera encore à l’affiche fin août, ce qui n’est pas forcément le cas pour un film sorti en janvier par exemple.
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