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Atelier Bains d'huile d'Anthony Duranton
Atelier Bains d'huile d'Anthony Duranton / Photo 7 Jours à Clermont
Culture

Bains d’huile pour faciliter la vie des artistes émergents

Dans un ancien garage automobile requalifié, l'odeur de l'huile de vidange est désormais couverte par celle de la peinture et des produits employés par trois artistes bénéficiant du programme "Bains d'huile". La ville de Clermont et l'OPHIS ont imaginé un dispositif de logements-ateliers permettant le soutien aux artistes et à la création.

Léa Bouttier, Marina Guyot et Anthony Duranthon sont les trois artistes qui bénéficient actuellement du dispositif clermontois d’accompagnement Bains d’huile. Il entre dans la politique développée par la municipalité en faveur du soutien aux artistes et à la création. Bain d’huile leur permet d’être hébergés et de travailler confortablement au sein de locaux, rue de l’Oratoire, dans le centre historique de Clermont. « On a développé en partenariat avec un bailleur social, l’OPHIS, un dispositif qui permet de proposer à des artistes du territoire, des ateliers-logements » explique Fanny Martin, responsable des arts visuels à la direction de la culture de la ville de Clermont.  « Les ateliers-logements, c’est quelques chose qui est assez ancien en France. On en trouve dans les années 80/90 dans des lieux historiques à Paris, mais cela n’a pas été repris. On ne trouve pas d’ateliers-logements proposés à des artistes dans beaucoup de villes. À Clermont, on a fait le choix de proposer ce dispositif. On en a trois, ce n’est pas beaucoup, mais c’est quand même là et cela a permis d’offrir à des artistes du territoire la possibilité d’accéder à des conditions de travail et de logement décentes et à un tarif  avantageux ».

Aidés mais pas totalement assistés

Avantageux ne veut pas dire gratuit. La ville aide mais ne subventionne pas totalement. Pour l’atelier et le logement, les artistes paient entre 450 et 480 euros, la ville prenant en charge 150 euros, soit un tiers du loyer, pour un logement de 40 à 50 m² et un atelier de 50 m². Les artistes peuvent en bénéficier pour 3 ans avant de céder leur place à d’autres artistes. Les Ateliers Bain d’huile ont été créés en 2014, ce qui représente une « cohorte » de 3×3 artistes depuis leur mise en service.
Au début du programme le nombre de candidatures était assez réduit, mais au fur et à mesure, les demandeurs ont été de plus en plus nombreux, pas loin de 30 candidature sur la dernière session. « Cela montre qu’il y a un intérêt des artistes à travailler dans ces lieux, dans des conditions confortables » reprend Fanny Martin « par contre se pose assez vite la question de l’après. Durant trois ans, cela donne une visibilité sur leur travail, ils savent qu’ils seront tranquilles durant trois ans pour travailler. En revanche, ils doivent se demander ce qu’ils vont faire après ce dispositif. En réalité ceux qui sont passés par Bain d’huile, ont plutôt bien rebondi et ont tous choisi d’avoir un espace atelier pour continuer à pratiquer. Ils ont, soit acheté après avoir atteint une stabilité financière qui leur permet d’acquérir un logement et d’y aménager un atelier, soit trouvé d’autres dispositions pour continuer dans d’autres typologies d’ateliers ».

Bains d’huile ou comment garder les créateurs sur le territoire

Avec un nombre de demandes bien supérieur à l’offre, l’attribution des ateliers Bains d’huile passe par des appels à candidatures soumis à un jury. « Le jury se compose de représentants de l’OPHIS, de la Ville, généralement d’un ancien artiste résident et souvent d’un représentant de l’école d’art (ndlr : ESACM – École supérieure d’art de Clermont Métropole) » explique la responsable des arts visuels de la Ville « La cible du dispositif sont les artistes jeunes et émergents, pas forcement tout de suite après la sortie d’école, mais plutôt 5 à 10 ans après l’obtention du diplôme ».
L’idée est aussi de fidéliser les jeunes créateurs clermontois sur le territoire « À Clermont, on envie de garder les créateurs car ils apportent beaucoup à la dynamique de la ville et les ateliers-logements sont un des outils qui nous permet justement de garder les artistes. La particularité à Clermont et c’est reconnu par beaucoup de villes, c’est qu’il y a vraiment un écosystème solidaire, très construit, très mutualisant. Toutes les associations travaillent ensemble et sont complémentaires. Il y a des lieux pour vivre, des espaces de travail avec des ateliers à La Diode, on a un espace de résidence dans la Chalet Lecoq qui permet d’accueillir des artistes européens sur des temps de résidence allant de 1 à 3 mois et on a aussi les lieux de diffusion… les trois artistes  qui bénéficient actuellement de Bains d’huile, seront exposés salle Gaillard au printemps  2025″ conclut Fanny Martin.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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