Le chalet du Jardin Lecoq, construit en 1868, était à l’origine, le logement de fonction du gardien… mais il y a bien longtemps que cette fonction a disparu. Ce charmant petit pavillon fut fermé, une décennie durant, avant d’être transformé, à la fin des années 90, en réserve pour le musée Lecoq, qui le mit au régime armoires métalliques et naphtaline. Puis un projet est sorti sous l’impulsion de Lionel et Dimitri, deux citoyens clermontois qui imaginèrent une nouvelle vie dans le cadre du budget participatif. Ils rêvaient de le voir rouvrir sous forme de salle d’exposition. Mais transformer ce type de « maison » en lieu de culture recevant du public est compliqué, voir impossible. Décision fut prise d’en faire un lieu de résidence d’artistes.
Grosse rénovation intérieure
Dans son état d’origine, l’intérieur du chalet méritait des travaux de désamiantage, de rénovation de la plomberie et de l’électricité, de réparation diverses et variées, en plus des transformations nécessaires au nouvel usage. Les travaux, d’un coût total de 330 000 euros, ont permis la création d’un espace de travail de 50 m² avec atelier au rez de chaussé et d’une zone appartement (avec deux chambres, cuisine et sanitaires) et bureau, elle aussi de 50 m², à l’étage. Pour l’instant l’extérieur du chalet reste en l’état, mais nécessitera dans l’avenir, lui aussi, un coup de neuf en particulier les parties en bois.
Le chalet se retrouve sur le futur axe culturel de la ville, qui débutera au niveau du FRAC, secteur Ballainvilliers, pour rejoindre l’école d’art en passant par La Comédie et en empruntant les Allées du Cardo.
Au centre d’une innovation démocratique
Le chalet peut désormais accueillir des plasticiens européens pour des résidences de un à trois mois. « Ce projet est emblématique et à la croisée de plusieurs politiques publiques, dans une ville souhaitant devenir capitale européenne de la culture. » explique Olivier Bianchi, maire de Clermont. « Il s’agit d’une rénovation patrimoniale et Dieu sait si, à un moment où les budgets sont contraints, il est difficile de mettre en légitimité les enjeux patrimoniaux. Pourtant, on ne peut pas passer à côté de notre histoire et du coup, de notre avenir. Ensuite, ce chalet est au centre de la problématique économique des artistes plasticiens qui n’ont pas de statut. Tout ce qui peut aider à soutenir ceux qui produisent l’art contemporain d’aujourd’hui doit être fait et les résidences sont un moyen développé par les collectivités locales pour les aider dans leurs trajectoires de créatrices. Ce projet est aussi au centre d’une innovation démocratique, le budget participatif, qui permet de bénéficier d’une expertise d’usage et marque le retour de la population dans ce qui est l’essentiel de ses loisirs. »
Hans Lankes, premier résident
Hans Lankes a été sélectionné dans le cadre des échanges entre Clermont et sa ville jumelle Regensburg. Les deux villes collaborent régulièrement sur des projets artistiques et culturels, un aspect très important dans le cadre de la candidature Clermont 2028. La ville allemande qui possède un équipement similaire recevra entre juillet et septembre le peintre figuratif clermontois Anthony Duranthon.
Dessinateur et sculpteur, Hans Lankes utilise du papier de différentes manières. Inspiré par l’architecture qui l’entoure, il dessine, découpe et accroche un travail minutieux et poétique. Il apprécie particulièrement les conditions techniques que lui offre le chalet et la vue exceptionnelle sur le jardin, le contraire serait assez étonnant. Lui succéderont Cody Giles photographe de Norman aux USA invité à travailler sur Europavox, Sylvie Hayse-Wallace et Stéphanie Lacombe
Rencontre Hans Lankes, le 6 mai dans le cadre de la nuit de l’image Européenne, chalet du jardin Lecoq et du 26 au 29 mai dans le cadre des Arts en balades 2023.
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