C’était promis, juré, craché : la vaccination devait permettre aux Français de retrouver rapidement la vie d’avant. Après trois mois d’une campagne poussive, les espoirs ont pris l’eau. Le couvre-feu est toujours instauré dans l’ensemble du pays tandis que des reconfinements partiels frappent certaines régions. Les salles de cinéma, les théâtres restent fermés. Les masques ne sont pas près de tomber. Quant aux restaurants et aux bars, ils appartiennent pour l’heure à nos souvenirs.
Aujourd’hui, le gouvernement ne se risque plus à évoquer une date pour la réouverture de ces établissements sinistrés. « La reprise d’activité des restaurants et des cafés sera soumise à deux indicateurs : le nombre de cas de contamination par jour et le nombre de personnes vaccinées » indique-t-il. On l’avait compris … Mais il travaille néanmoins à un plan qui pourrait être mis en œuvre lorsque la réouverture sera à l’ordre du jour. Lors d’une réunion avec les organisations patronales, qui s’est tenu en début de semaine, le contenu de ce plan a été évoqué. Il ne s’agit, toutefois, pour l’heure que d’une ébauche. Pour les professionnels, comme pour les clients, cela ne s’annonce pas simple…
Selon un protocole strict
Selon les ministres qui ont participé à la réunion, la réouverture pourrait être progressive et s’échelonner sur trois mois, à partir de trois phases progressives. La première permettrait seulement aux clients des restaurants d’hôtel de prendre leurs petit déjeuners dans les salles de restauration. La seconde (peut-être à l’été ?) verrait les terrasses mais aussi les intérieurs des cafés et restaurants rouvrir avec des jauges de 50% de leurs capacités. Enfin, la troisième étape pourrait voir la réouverture complète des établissements, sans jauge, mais avec « le respect du protocole sanitaire renforcé », c’est-à-dire distance entre les tables, port du masque lors des déplacements, gel hydroalcoolique…
Dispositif de traçage
Evidemment, il serait trop simple d’en rester là… La mise en place d’un dispositif de traçage est aussi évoqué. Il devrait s’agir d’un QR code (code-barres à deux dimensions renvoyant vers une page Internet) à flasher à partir d’un smartphone à l’entrée du commerce. Au cas où un individu présent dans l’établissement serait déclaré positif par la suite, les clients recevraient ainsi une alerte sur leur téléphone. Pour les personnes ne possédant pas de smartphone, il est envisagé de se servir d’un cahier comme ce fut le cas à la fin de l’été dernier.
Un secteur déjà sinistré
Reste le cas du « pass sanitaire », qui pourrait être mis en place à l’échelle européenne et permettrait aux personnes vaccinées, testées négatives ou ayant déjà contacté le coronavirus de voyager ou d’accéder à des lieux aujourd’hui fermés. Difficile tout de même d’envisager son instauration tant que la campagne de vaccination demeure aussi modeste. Les premières réactions à ces mesures envisagées au sein de la profession hôtelière se révèlent contrastées. Pour certains, elles constituent un premier pas, une lueur d’espoir. Pour d’autres, elles sont inadaptées et trop limitatives. Selon le GNI, groupement national des indépendants en hôtellerie et en restauration, près de 110.000 salariés du secteur auraient déjà quitté la profession depuis le début de la crise.
Commenter