Accueil » Patrimoine » 21,5 millions d’€ pour la restauration de la cathédrale de Clermont
Couverture de Notre-Dame-de-l’Assomption / photo 7 Jours à Clermont
Photo 7 Jours à Clermont
Patrimoine

21,5 millions d’€ pour la restauration de la cathédrale de Clermont

La cathédrale de Clermont va être, à partir de cette année, le théâtre d'une vaste campagne de restauration des toitures, prévue pour durer 6 ans minimum. L'investissement de l'État pour ce chantier est considérable.

Une campagne de restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Clermont va débuter cette année, pour une durée minimale de 6 ans. L’État, propriétaire de l’édifice, engage 21,5 millions d’euros pour cette campagne sans précédent. C’est tout simplement le 1/4 du budget total consacré aux bâtiments religieux qui est investi à Clermont et qui fera du chantier, le plus important en France, après celui de Notre-Dame de Paris. L’actuel « sarcophage » côté place de la Victoire est lié à une intervention de réparation suite à un épisode météo. Il ne fait pas partie de cette restauration à venir.

Au moins six ans de travaux

« Nous avons un calendrier de travaux très ambitieux pour la cathédrale. On va commencer par une phase préparatoire à la grande restauration des couvertures » explique Rémi Fromont architecte en chef des monuments historiques en charge de la maîtrise d’œuvre des travaux. « Nous allons commencer dans les mois qui viennent avec des travaux sur les tours de la partie ouest, pour la mise en sécurité, en particulier pour que les pompiers puissent intervenir plus facilement en cas de problème. Ensuite, nous allons pouvoir lancer les travaux de restauration, sur ce que l’on appelle le « hors d’eau », c’est à dire, ce qui est liée au bon fonctionnement des couvertures afin que l’eau ne rentre pas dans la cathédrale. Les couvertures ont 100 à 120 ans, elles sont en plomb et arrivent aujourd’hui en fin de vie, ce qui est une durée normale pour ce type de couverture. Nous allons devoir les refaire à neuf, en essayant, si possible, de réemployer le plomb, un matériau qui se réemploie assez bien, pour tout refaire à l’identique. Ces travaux vont débuter dans le courant de l’été ou le début de l’automne et on va se lancer, pour au moins six ans. Sans parler d’urgence absolue, il y avait des travaux nécessaires et c’était le moment de les lancer. Des ouvrages commencent à être anciens et il faut les restaurer. La cathédrale est une « vieille dame » qui commence à fatiguer et on va lui redonner un peu de vitamine » plaisante l’architecte qui est un grand spécialiste de ce genre d’édifice. Il travaille en parallèle sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris, après avoir établi les fameux relevés exhaustifs de la forêt, la charpente, avant qu’elle ne soit détruite par l’incendie, un travail qui au regard de l’histoire, apparaît comme miraculeux.

Rémi Fromont / Photo 7 Jours à Clermont

Un coût à la dimension du monument

Remplaçant une cathédrale romane, la construction Notre-Dame-de-l’Assomption a débuté au XIIIe siècle. La façade occidentale et d’autres rénovations ont été effectuées par l’incontournable Eugène Viollet-le-Duc au cours de la seconde moitié du XIXe. La fin officielle des travaux est datée de 1902 et depuis, elle a été entretenue mais pas restaurée. La somme importante consacrée par l’État, 21,5 millions d’euros s’explique par la taille du bâtiment. « Une cathédrale est un très grand monument. Dès que l’on intervient dessus, ce sont des sommes très conséquentes parce que l’on a, à chaque fois, des centaines voire des milliers de m² à traiter. Pour la cathédrale de Clermont, les voûtes sont à 32 mètres de haut, le faîtage à environ 40 mètres. Donc on doit travailler très haut, sur des ouvrages de très grande qualité. Pour garantir leur pérennité, on est obligé de « mettre » de l’argent pour que cela dure longtemps, l’objectif  étant, qu’une couverture dure au moins 100 ans, que l’on revienne régulièrement dessus pour l’entretenir mais que le changement se fasse entre 120/150 ans » explique Rémi Fromont,

Empreinte royale en Auvergne

« La construction débute en 1248, c’est quasiment contemporain de la construction de la Sainte-Chapelle de Paris par Saint-Louis. La cathédrale de Clermont est, en quelque sorte, le symbole physique de l’arrivée des Rois de France en Auvergne » explique l’architecte. « C’est le premier grand édifice en pierre de Volvic qui va faire référence. Cela marque aussi l’arrivée du style gothique dans la région à une époque où l’on construit encore beaucoup de monuments en style roman. Ce style va ensuite se diffuser dans le sud de la France. Elle est un jalon dans l’histoire des cathédrales, un jalon entre les grandes cathédrales du nord, Notre-Dame de Paris, Reims, Chartres et celles du sud,  Narbonne ou Limoges que l’on considère comme les petites sœurs de celle de Clermont ».

Un monument important de l’histoire de France

Rémi Fromont, qui prépare ce chantier depuis 5 ans connaît Notre-Dame de l’Assomption, sous toutes les coutures « Il se dit que vraisemblablement Blanche de Castille et Saint-Louis ont financé, au moins une partie des vitraux. Ce n’est pas attesté, mais c’est possible. Ces vitraux sont du même niveau de qualité que certaines verrières de la Sainte-Chapelle. La structure de la baie qui est dans l’axe de la Cathédrale est très particulière avec des systèmes de dessin assez complexes que l’on retrouve également à la Sainte-Chapelle. Elle a aussi des particularités comme de très très belles peintures murales, des vitraux donc, et des épures médiévales (des dessins à l’échelle 1) gravées dans la pierre au dessus du chevet, côté est, dont on pense qu’ils ont pu servir à sa construction ou au moins à sa conception. Cela est assez unique à cette échelle là. Je ne connais pas d’autres exemples en France ou en Europe, c’est absolument remarquable. Si on met autant d’argent sur cette cathédrale c’est que ce monument classé en 1862 sur une des premières listes de classement, a été identifié très tôt comme un monument important de l’histoire de France » conclut l’architecte en chef des monuments historiques.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé

  • /