Le groupe d’obédience punk – hardcore a débuté en 2006. D’abord à cinq musiciens, puis quatre, et enfin trois. Aujourd’hui, ce sont Mathieu Moulin (basse, chant), Thomas Dantil (guitare, chant) et Mathieu Desternes (batterie, chant) qui mènent le navire. Finie l’époque où ils s’époumonaient dans un micro pour hurler leur rage, aujourd’hui, ils chantent des futilités sur des mélodies presque champêtres, ce qui donne à leur style une enveloppe plus “pop”. Si tant est qu’on puisse parler de “pop” à l’encontre d’un power-trio aussi énergique. L’arrivée de Thomas à la guitare a probablement fini d’atténuer la teinte métal du trident pour faire ressortir son côté rock.
« On a passé l’âge d’être en colère »
« J’ai toujours voulu être en trio. Ça oblige à épurer le jeu et à se concentrer sur le riff » analyse Mathieu Moulin pour justifier l’évolution naturelle de Sofy Major qui joue une “musique de cave et de bar” selon lui. « Avant, on privilégiait la masse sonore, l’aspect rouleau compresseur. Désormais, on est plus concentré sur l’expression et le feeling. » Le travail sur les voix a pris de l’importance dans le processus de composition du trio pour des paroles au non-sens assumé. « J’aime bien les textes avec un côté je-m’en-foutiste à la manière de Captain Beefheart » concède volontiers le bassiste au système pileux développé. « Nos textes sont un savoureux mélange de plein de choses. On a passé l’âge d’être en colère, on a envie de se faire plaisir. »
L’influence de Clermont
Mathieu confirme que Clermont est très présent dans l’imaginaire de Sofy Major, même si lui est originaire d’Évreux. La capitale auvergnate apparaît dans chaque disque depuis trois albums. « Clermont, c’est la ville où tu n’as pas envie de vivre, mais quand tu vas ailleurs, tu t’aperçois que tu n’es bien qu’à Clermont. » Cela dit, Mathieu concède que si Sofy Major était né dans une autre ville, ça n’aurait rien changé à sa direction artistique.
Nul n’est prophète en sa ville
Sofy Major a 500 concerts à son actif en douze ans d’activité, en Europe et en Amérique du Nord. En février, le groupe va tourner en France. Puis ce sera la Suisse et le Benelux avant d’arpenter toute l’Europe à l’automne. Pour les USA, S.M. attend une opportunité pour pouvoir jouer dans de meilleures conditions que la fois précédente. Et étonnamment, aucun concert n’est programmé à Clermont à l’occasion de la sortie de Total Dump, publié dans sa version vinyle en Europe par un label polonais et en Amérique du Nord par un label du Michigan alors que le CD est édité par un label français pour le monde entier! « J’aimerais bien jouer à Clermont dans un lieu atypique. On a toujours aimé faire des trucs étranges. » D’ici à que Sofy Major se produise à l’Opéra-Théâtre à l’occasion des prochains Arts en balade…
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