Après l’agitation dans les rues, l’effervescence dans les boutiques, vient l’intimité de ce jour qui n’est pas comme les autres.
Rien de Noël n’est tout à fait étranger à l’enfance. C’est comme un rendez-vous annuel et hivernal qui ramènerait inexorablement vers ses plus jeunes années. Retours d’images, d’impressions, d’émotions, remontées de parfums, d’odeurs, de sensations. Des choses enfouies au plus profond de la mémoire qui resurgissent au milieu des paquets multicolores ou d’un air de musique, d’une table dressée ou de rues décorées. Les souvenirs reviennent, au compte-goutte, comme une écume portée par les frimas de décembre. L’heure de l’attente impatiente au matin, d’un réveillon familial ou de la sortie d’une messe de minuit quand le froid saisit malgré l’écharpe nouée autour du cou. Et quelques images de flocons de neige tombant sur la ville illuminée et figée, une scène si rare de nos jours que l’on ne sait trop bien si elle fut vécue ou rêvée et si elle reviendra un jour.
Un enfant paraît
Il y a de cela, un retour aux sources ou vers l’essentiel. Une plongée dans sa propre histoire qui mélangerait les chapitres, les âges et jusqu’aux personnages : enfants, parents, aïeux, descendants, au carrefour d’hier et d’aujourd’hui. Un rassemblement où les ombres côtoient les silhouettes et où l’adulte redevient un enfant, s’abandonnant comme avant à la bienveillance de ceux qui sont partis, tout en ayant charge de sa propre progéniture, dans une étrange confusion des âges, des décennies, des générations. Un enfant paraît et c’est sa propre enfance qui resurgit au détour de l’hiver.
Noël serait donc éternel, un recommencement permanent, déroulé au fur et à mesure des générations. Un ciment qui réunit les époques. Un phare haut perché au beau milieu des jours ordinaires. Un événement qui oblige et rassemble, qui réunit et réconcilie, qui efface les distances et transcende les âges.… Mais Noël, bien-sûr, n’est qu’une illusion.
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