Dans le cadre de la candidature de Clermont à la Capitale européenne de la culture 2028, une rencontre est proposée, ce jeudi 9 juin, sur le thème Habiter en ruralité. Ce thème fait écho à la notion de Massif central, car, faut-il le rappeler, la candidature n’est pas portée par le seule ville de Clermont, mais bien par un vaste territoire allant de l’Yonne à l’Aude en passant par le Massif central. Pour étayer le propos, deux photographes, Nelly Monnier et Eric Tabuchi, auteurs de l’Atlas des régions naturelles, ARN seront présents pour expliquer leur démarche photographique et leur analyse de l’organisation naturelle du territoire dont le découpage administratif ne tient pas forcement compte.
Des petites entités géographiques liées aux sols
L’Atlas des régions naturelles est une collection de photographies d' »objets » construits par l’homme, mais aussi de paysages, qui suivent un découpage antérieur aux départements et qui sont des petites entités géographiques et culturelles liées aux sols et dont l’architecture est corrélée à la géologie explique Nelly Monnier. Voilà déjà six ans que la photographe sillonne la France avec Eric Tabuchi avec l’idée de photographier toute l’hexagone et d’immortaliser des lieux finalement très peu photographiés en comparaison d’incontournables comme Paris, le Mont Saint-Michel ou la Côte d’Azur. Pour réaliser ce travail, le couple a donc choisi de s’appuyer sur les 450 régions naturelles, datant d’avant la révolution et qui ont des frontières moins définies que les départements, presque floues. Ces régions naturelles sont évoquées seulement à l’oral car il n’existe pas de document attestant l’existences de « frontières » définies.
« Un territoire est composé d’objets très hétéroclites »
« Nous souhaitons montrer qu’un territoire est composé d’objets architecturaux très hétéroclites. Nous poursuivons un devoir de mémoire car nous documentons des choses qui vont disparaître très rapidement. Dans les 10 à 15 années qui viennent, beaucoup de choses que nous avons photographiées auront disparu. L’idée que l’ordinaire d’aujourd’hui va devenir l’historique de demain est importante dans notre démarche » précise Eric Tabuchi. « Nous n’avons pas d’ambition sociologique ou historique, mais chaque groupe de photos doit refléter substantiellement la nature de chaque région » Ce travail au long cours, parfois qualifié de titanesque, a débuté en 2017 et rassemble à ce jour environ 15 000 images. Il devrait être achevé en 2024. Les Atlas ARN vol 1 et vol 2 (384 pages, 17 x 32 cm + carte)
sont co-edités par les édition Poursuite et le Centre d’Art GwinZegal
Habiter en ruralité, rencontre avec Nelly Monnier et Eric Tabuchi, jeudi 9 juin à 18h au Proto-Habitat, place de Jaude à Clermont.
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
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