Elles couvaient depuis plusieurs semaines, derrière des températures qui ne cessaient de monter à l’ombre des ventilateurs. Mais elles étaient attendues depuis bien plus longtemps, en réalité. Et pourquoi pas depuis onze mois ? Les vacances d’été constituent en effet cette vraie rupture dans l’année, comme une récompense des efforts incessants accomplis tout au long de trop longs jours. Des vacances qui débarrassent l’individu de sa fonction sociale et de ses carcans, pour lui rendre la « nudité » de sa personnalité.
Plus de patron
Plus de journaliste, plus d’avocat, d’ingénieur ou de laborieux laborantin. Plus de salarié et de patron. Plus d’étudiant aux longues études. Plus de représentation, ni de hiérarchie professionnelle. Durant cette pause, l’être social redevient un simple individu humain. Mais l’égalité, toutefois, demeure une illusion. Le portefeuille créé encore la différence entre ceux qui partent, ceux qui restent, ceux qui dépensent, ceux qui calculent, comptent et se privent… Les vacances à Bornéo ou au Cap d’Agde, ça n’est pas tout à fait la même chose… Et d’autres se contentent de Sable Show, au beau milieu de la place du 1er Mai, entre le cimetière des Carmes et l’avenue de la République. De l’eau mais sans au-delà.
D’autres codes
Il y a donc ces quelques semaines pour recharger les accus, fuir le quotidien, oublier les rendez-vous, les réunions, les dossiers, l’ordinateur. Et jusqu’au réveil qui sonne toujours trop tôt, interrompant brutalement la douceur des rêves. Trois ou quatre semaines au cours desquelles chacun se créé d’autres codes, d’autres habitudes, adopte un autre rythme. Les vacances rapprochent l’adulte de ce qu’il fut : à savoir un enfant. Il les attend avec la même impatience, les savoure avec la même envie. Et pour finir les regrette avec autant de nostalgie lorsqu’il se retrouve au pied du mur. Celui d’une nouvelle longue année de labeur.
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