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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Le Tour est grand, malgré tout…

Le Tour de France, qui s'est élancé samedi de Bruxelles, reste un monument de l'été. Même si le déroulement de l'épreuve est rarement à la hauteur des promesses ou, peut-être, des souvenirs...

Le Tour de France nous déçoit régulièrement, pour ne pas dire systématiquement, par son scénario stéréotypé, son absence de suspense. Chaque année, c’est la même rengaine, la même litanie, une course bâillonnée, écrasée, d’où l’inspiration et l’imagination sont absentes. Et pourtant, inlassablement, on y revient. Peut-être parce que la Grande Boucle est en nous, comme une part de notre intimité, de notre mémoire. Bref, ça repart pour un Tour…

Illusions et raison

Alors, à l’heure du départ à Bruxelles, hommage au roi Eddy Merckx, puis au matin des premières étapes, l’enthousiasme et l’illusion sont de nouveau au rendez-vous. Prêts à s’enflammer pour les péripéties de l’épreuve, prêts à suivre les trois semaines de compétition, prêts à croire que ce parcours musclé recèlera sa part d’offensives et d’imprévus, de rebondissements et de duels. Prêts à imaginer que le calcul et les petites ententes ne muselleront pas l’audace et les ambitions. Prêts à espérer que la froide armada Ineos (ex Sky), aux méthodes scientifiques, lâchera du mou. Que la cuirasse révélera quelques failles. Sait-on jamais ?

Raisonnablement, rien ne devrait arriver de tout cela. Raisonnablement, on se battra de nouveau (modérément)  pour des places d’honneur, un maillot à pois ou une victoire d’étape. Et l’on se contentera volontiers d’un strapontin, après avoir fait allégeance aux puissants et aux riches. Le jaune, dans le Tour de France, n’est plus, depuis longtemps, la couleur de l’incertitude.

La révolution n’aura pas lieu

Bref, il faut une part de naïveté pour prétendre que les Romain Bardet, Thibaut Pinot ou Vincenzo Nibali pourront tenir la dragée haute à Geraint Thomas et Egan Bernal, frères (ennemis ?) de la formation dominante qui a plus d’un tour dans son sac. Même en l’absence de Christopher Froome. Le peloton, société humaine structurée et hyper-hiérarchisée, n’est pas du genre à ourdir une révolution.

Reste, sur le papier au moins, un tracé alléchant avec la succession des cinq massifs montagneux, un copieux menu alpin, des noms ronflants et mythiques: Tourmalet, Izoard, Iseran, Galibier et quelques escalades inédites qui attisent la curiosité…

Leçon de géographie

Quoiqu’il arrive, et même si «rien n’arrive», le Tour restera une belle leçon de géographie, une succession inégalable de cartes postales, de splendides théâtres naturels, sublimant à la fois le geste sportif et les trésors de la France. Ils seront encore des millions, dans la chaleur de juillet à suivre les retransmissions devant leur écran de télévision, piquant parfois du nez lors des indigestes étapes de plat, s’émouvant lorsque la montagne est belle. Jusqu’aux Champs-Elysées que les coureurs atteindront au beau milieu de l’été. Comme d’habitude…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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