C’est une nouveauté de la dernière rentrée. Désormais le lycée clermontois La Fayette propose un BTS intitulé Maintenance des systèmes, option maintenance des ascenseurs et des élévateurs, une première pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes, une quasi première pour la France qui ne compte au total que deux établissements proposant ce BTS, le second étant le Lycée Savary Ferry d’Arras. Cette filière vient tout juste d’être inaugurée en présence de représentants du Rectorat et de nombreux professionnels du secteur dont le PDG de Schindler. Pour Christine Pelissier qui a pris la fonction de proviseur du lycée La Fayette en septembre dernier, ouvrir ce BTS correspond à une évolution des systèmes complexes. Depuis une quinzaine d’année, les attentes se situaient à un niveau complémentaire d’un an post BAC, aujourd’hui la technologique impose des compétences de niveau supérieur. « L’informatique, les réseaux font partie de la formation comme l’interconnexion, l’automatisme, la sécurité, des sujets de plus en plus importants dans le milieu des ascenseurs ».
Du matériel actualisé
L’ouverture du BTS a nécessité de revoir le matériel pédagogique. « Nous avons du matériel actualisé et nos élèves vont pouvoir travailler sur la technologie d’aujourd’hui, même si nous continuons la formation sur des équipements moins récents pour pouvoir assurer la maintenance sur d’anciens modèles. Grâce au partenariat incroyable que nous avons avec les entreprises du secteur, les élèves ont la chance de travailler sur des équipements actuels, qui coûtent cher, mais qui nous a été donnés par les entreprises. Cela n’a rien coûté au Lycée… Nous assurons la formation professionnelle théorique et les étudiants, qui sont sous statut d’apprentis, effectuent l’autre partie de leur formation en entreprise » explique Christine Pelissier. Le premier contingent de la formation ne compte que 8 élèves. Ce faible nombre s’explique par le fait que la formation ne figure pas encore sur Parcoursup, mais à la rentrée prochaine le nombre d’inscrits devrait sérieusement augmenter d’autant que le lycée a, aujourd’hui, plus de propositions de contrats d’apprentissage que d’élèves. La mixité au sein de la formation reste faible avec une seule femme sur 8 élèves, une tendance que la proviseure tentera d’inverser sachant que les métiers de l’industrie sont de plus en plus technologique et ne justifient plus aujourd’hui l’hégémonie masculine.
« On va rendre la filière plus visible »
Philippe Boué, président directeur-général de Schindler France et président de la Fédération des ascenseurs (qui a fait sa scolarité au Lycée Amédé Gasquet) se réjouit de l’ouverture de cette filière « Jusqu’à présent le turn over dans nos entreprises était assez faible et nous n’avions pas de grosses demandes en personnel, mais les temps changent et les jeunes bougent d’avantage. Les besoins sont plus élevés et nous devions convaincre les familles et les jeunes de l’intérêt de cette filière. Le BTS va donner une formation « plus qualifiante » et c’est bien de pouvoir faire figurer ce diplôme sur un CV. Donc la filière existait mais nous allons pouvoir la rendre encore plus visible et plus attractive ». Pour Philippe Boué les meilleures conditions de formations sont regroupées au lycées La Fayette dont le plateau technique est aujourd’hui à la pointe. L’évolution de l’enseignement s’inscrit dans la dynamique de la filière « Il y a non seulement le besoin de maintenir et de rénover le parc existant, mais en plus avec la densification des villes qui permet d’avoir la meilleure balance économique et écologique, il faut favoriser la mobilité verticale. J’ajoute que le vieillissement de la population rend encore plus nécessaire cette filière. A la fédération nous travaillons avec le monde de la silver économie pour favoriser le bien vieillir chez soi, et notre mission est de convaincre les pouvoirs publics d’apporter du financement pour rénover les ascenseurs vétustes. En France, 25% du parc a plus de 40 ans ».
Bravo pour votre article et merci de mettre en valeur cette filière qui gagne à être connue, notamment auprès des plus jeunes.
Je suis fière de dire que la seule femme de ce BTS est ma fille