A Clermont, quelle que soit sa position, la silhouette du puy de Dôme n’est jamais lointaine. Elle est à la fois un emblème naturel et un repère permanent. Clermont, la ville au pied des volcans…
Le Tour de France, lui, non plus, n’a pas oublié le Géant des Dôme même si, en fin de compte, son ascension a rarement joué un rôle déterminant dans la course au maillot jaune. Raphaël Géminiani le rappelle volontiers : le duel Anquetil-Poulidor 64 fut un trompe l’œil, magnifié par une photo qui en fit une légende. Toutefois, la relation entre l’épreuve et la montagne aux formes arrondies se révéla intense : pas moins de treize visites en un peu plus de 30 ans et des noms célèbres vainqueurs au sommet du vieux volcan : Coppi, Bahamontes, Jimenez, Gimondi, Ocana, Van Impe, Zoetemelk … Sans oublier la victoire cocasse de la lanterne rouge, Pierre Matignon, en 1969. Le peloton, saoulé par la domination d’Eddy Merckx, lui avait attribué un bon de sortie. Au fil de cette fréquentation assidue, le puy de Dôme devint ainsi- aux côtés du Mont-Ventoux- le sommet le plus courtisé par les organisateurs du Tour en dehors des cols alpins et pyrénéens. Un must, un rendez-vous incontournable…
Trente ans de relation fidèle
La très longue absence du Tour de France à Clermont, qui va prendre fin le 12 septembre prochain, ne s’explique pas autrement : si la compétition a ostensiblement dédaigné la ville, c’est que le puy de Dôme lui a tourné le dos. L’histoire, on la connaît… la route qui menait vers le Temple de Mercure a été fermée et c’est désormais via un train à crémaillère que l’on accède à un peu plus de 1400 mètres d’altitude. Le Panoramique des Dômes connaît d’ailleurs un indéniable succès et les touristes l’empruntent massivement pour se rendre sur le volcan classé « Grand site de France ».
Un prochain retour ?
La nouvelle situation rendrait la venue de La Grande Boucle techniquement impossible, affirme-t-on du côté du Conseil départemental, propriétaire de la voie d’accès… Position ferme, réitérée mais peut-être pas définitive. En tous cas, ASO, l’organisateur de la plus grande course mondiale de cyclisme, ne semble pas partager cet avis. La société n’a pas renoncé, elle se livre même à un certain lobbying qui pourrait bien porter ses fruits. Selon elle, « le coup » est jouable, en adoptant une configuration spécifique et des mesures appropriées. Les avis divergent, le débat se poursuivra et les négociations finiront sans doute par s’engager. On parierait volontiers qu’elles porteront leurs fruits…
En attendant le Tour 2020 revient à Clermont. Non comme ville arrivée d’étape mais pour y accueillir le départ vers Lyon. Avec la Place de Jaude comme théâtre principal des opérations. La veille, après avoir quitté Châtel-Guyon, le peloton léchera les pieds du puy de Dôme avant de se diriger vers le Massif du Sancy puis les Monts du Cantal. Et ce sera là comme un clin d’œil, à moins qu’il ne s’agisse d’une déclaration d’amour…
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