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Un Tour de France aux portes de l'automne- photo Alex Broadway/ ASO.
Edito

Ce Tour infidèle et persévérant

Un Tour de France en septembre, c'est un peu comme un Noël qui aurait lieu au moins d'avril. Serait-ce une raison suffisante pour ne pas offrir de cadeaux ?

Juillet est le plus souvent torride et août nous plonge dans la torpeur. Septembre, pour sa part, a une nature mélancolique, un peu comme un dimanche soir. L’automne y pointe le bout de son nez avec ses couleurs mordorées et son ombre envahissante. « A la fin de septembre, les étoiles refroidissent et il y a dans le pré une odeur de pommes trop mûres » écrit le poète Claude Roy.

Septembre, ce sont les premières feuilles mortes qui, balayées par le vent, se ramassent déjà à la pelle. Le retour à l’école, lui, porte le deuil de la liberté et les coups de feu des chasseurs résonnent de nouveau dans les campagne d’un écho morbide. L’été s’achève, en pente douce…

Actualité masquée

Ce mois de septembre, pourtant, ne ressemblera pas tout à fait aux autres. Déjà, vous n’irez pas faire un tour à la Foire-exposition de Clermont-Cournon, une institution locale, sacrifiée à son tour sur l’autel du coronavirus, unique objet des préoccupations de nos responsables masqués. Un mauvais signe de plus dans la perspective de ce qui nous attend.

Tandis que le bout de tissu est érigé comme le dernier rempart contre l’épidémie envahissante (qu’est devenue la campagne massive de tests que l’on nous promettait ?), le Tour de France s’est élancé depuis les bords de la Méditerranée, bientôt désertés par les touristes. Infidèle à juillet, pour la toute première fois de son histoire, mais persévérant, tout de même, et, finalement, sauvé des eaux.

Respiration

Ce Tour va donc éclairer « notre » mois de septembre d’un jour particulier. Et il aura, tout au moins, l’art de nous offrir une respiration dans une actualité pour le moins pesante et monomaniaque. La fête aura peut-être la morosité de l’automne et sur le bord des routes privées de chaleur, ils ne seront pas des millions à clamer leur enthousiasme en shorts et espadrilles. Mais la course, au fur et à mesure des étapes, poursuivra sa longue et belle histoire. Et c’est peut-être là l’essentiel. Profitons de ce Tour qui s’achèvera au tout dernier jour de l’été car l’hiver risque d’être long, cette année.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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