Quelques anciens se souviennent des rencontres disputées par le Clermont Foot Ball Club sur la pelouse du Stade Marcel-Michelin, au beau milieu des années 80. Le club, présidé par Paul Rey, évoluait alors en 2ème division, dans l’antichambre de l’élite. Et il ne cachait pas ses ambitions, d’ailleurs symbolisé par la venue du Polonais Andrej Szarmach, demi-finaliste de la Coupe du Monde 1974, comme entraîneur-joueur. Ce premier chapitre de l’essor du football clermontois s’achevait assez piteusement par un dépôt de bilan tandis que l’on changeait de décennie. Tout aurait pu s’arrêter là.
L’ASM n’est plus seule
Trente ans plus tard, voilà donc le Clermont Foot, né sur les cendres du CFC, parvenu jusqu’à la consécration. Une suprême récompense qui justifie les efforts accomplis par plusieurs générations de dirigeants et de bénévoles pour ancrer le ballon rond dans une terre plutôt hostile. Le rugby, jusqu’ici, y régnait dans une sorte de monopole, mobilisant les regards comme les moyens économiques, captant la lumière pour mieux rejeter les autres dans l’ombre. Et cela d’autant plus que l’omnipotente ASM avait enfin conquis le graal après tant de finales perdues. L’arrivée du football clermontois au plus haut niveau va nécessairement redistribuer les cartes.
Epine dans le pied
Notre ville, qui ambitionne de devenir un étendard européen de la culture, serait-elle déjà une capitale du sport professionnel de haut niveau ? L’accession du Clermont Foot en Ligue 1 place, en tous cas, la cité auvergnate aux côtés de Paris, Lyon, Bordeaux et Montpellier dans le club très fermé des villes qui possèdent des clubs au sein des élites du football et du rugby.
L’heure est à la liesse pour les passionnés clermontois de ballon rond. Reste évidemment à connaître la suite. Les écueils ne manquent pas sur la route du Clermont Foot, à commencer par la problématique du stade, cet équipement qu’Yves Meunier qualifie de « Notre Dame des courants d’air ». Une épine dans le pied du président Ahmet Schaefer qui, jusqu’ici, a parfaitement mené sa barque. L’aventure continue, à un tout autre niveau, avec les risques qu’elle comporte. Mais une vie sans danger mérite-t-elle vraiment d’être vécue ?
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