On se serait passé de ce dernier chapitre. Une fin tragique qui est entrée dans l’histoire de France. Le 7 janvier 2015, Jean Cabut a été tué parce qu’il était un homme libre, refusant l’obscurantisme et fustigeant l’oppression et l’imbécillité.
Une passion non dissimulée

Le dessinateur de presse et journaliste a œuvré pour des journaux connus pour leur engagement et leur franc parler : Pilote, Hara-Kiri, Le Canard enchaîné, Charlie Hebdo…Il fut aussi, entre 1969 et 1971, illustrateur au Figaro pour la chronique théâtre. Cabu, en effet, aimait le théâtre, passionnément. Et il s’y rendait assidûment, de deux à trois fois par semaine, pour le travail ou le plaisir. Pendant les représentations, il ne pouvait s’empêcher de dessiner, témoignant alors d’un regard à la fois critique et empathique pour les comédiens.
« Dessiner les comédiens rendait Cabu joyeux. Dans le noir, malgré mes coups de coude, son feutre continuait de crisser sur le papier. Capter un regard, une silhouette, une attitude, trouver un angle, dessiner les mains et les mouvements à accentuer ou à caricaturer» explique son épouse, Véronique Cabut qui l’accompagnait souvent dans ses pérégrinations théâtrales.
Plusieurs décennies de théâtre français

Quelques semaines seulement avant sa disparition, Cabu avait participé aux Rendez-vous du Carnet de voyage au mois de novembre 2014. Ce lien avec Clermont se renoue aujourd’hui à la faveur de l’expo Vive les comédiens, présentée jusqu’au 24 août à la salle Gilbert-Gaillard. Initialement imaginée pour la Comédie Française, dont il était un habitué, elle permet de découvrir quelques 200 dessins tous consacrés à l’univers du théâtre et de retrouver, tous « croqués », les visages célèbres de Michel Galabru, Claude Rich, Louis de Funès, Michel Bouquet, Jean-Pierre Marielle. Autant de comédiens qui fascinaient le dessinateur et qu’il a saisi sur le vif avec son humour habituel et sa liberté graphique. L’exposition a également fait l’objet d’un (beau) livre paru en 2018 chez Michel Lafon.
Exposition « Vive les comédiens » jusqu’au 24 août à a salle Gilbert-Gaillard, place Gaillard à Clermont.
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