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Photo Brigitte Enguerand.
Culture Mardi

Le grand saut de Monsieur de Pourceaugnac

Clément Hervieu-Léger fait franchir trois siècles aux personnages de la comédie-ballet de Molière. Un exercice réalisée avec la complicité du directeur musical, William Christie.

Le choix est ingénieux, un rien osé. Acteur et metteur en scène pensionnaire à la Comédie Française, Clément Hervieu-Léger a, en quelque sorte, propulsé l’univers de Molière, celui du XVIIe siècle, dans la France des années 1950 où la société de l’immédiate après-deuxième guerre mondiale était encore hiérarchisée, figée, sclérosée mais marquée aussi par un certain enthousiasme, propre aux lendemains de conflits.

Comédie-ballet

Pour cela, il a choisi la pièce « Monsieur De Pourceaugnac » qui n’est pas la plus célèbre de l’illustre auteur. Créée pour les chasses de Louis XIV, cette comédie-ballet, sur des musiques de Jean-Baptiste Lully, n’échappe pas à la cruauté dont Molière est coutumier. L’air de rien, toujours avec légèreté, l’auteur a la dent dure…Dans cette pièce, jouée pour la première fois en 1669, la musique n’est pas un ornement, un simple accompagnement, au contraire, elle fait partie intégrante de la pièce. Les moments chantés sont des scènes à part entière et non de simples intermèdes.

Parfaite alchimie

Monsieur de Pourceaugnac est un provincial, un Limougeaud. Il débarque à Paris pour y épouser Julie. Mais celle-ci aime un autre homme, Eraste, et les deux tourtereaux vont tout faire pour se débarrasser de l’impètrent, jusqu’à le rendre fou. En changeant d’époque, un saut de près de trois siècles, Clément Hervieu-Léger souligne la grâce alerte, l »insolence de la comédie, sa vigueur, sa jeunesse mais aussi l’aspect « intemporel » du théâtre de Molière, qui met en relief les caractères humains. Le spectacle est vif, alerte. En mêlant de façon inextricable, art dramatique, musique et danse, il réussit une parfaite alchimie des genres. L’apport de William Christie, directeur musical, n’y est pas étranger. Selon Clément Hervieu-Léger: « Dans Monsieur de Pourceaugnac peut-être davantage que dans toute autre pièce, Molière rappelle que le théâtre est un monde où les transgressions sont permises, un monde où les fous sont les rois, où les fous sont les sages. »

Mardi 9, mercredi 10, jeudi 11, vendredi 12 janvier à 20h30 et samedi 13 janvier à 17h à la Maison de la Culture, salle Jean-Cocteau, à Clermont. 

Photo Brigitte Enguerand.

Informations: www.lacomediedeclermont.com

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