Le féminisme ne date pas du XXIe siècle. L’histoire, elle-même, est ponctuée de figures marquantes ayant défendu, souvent avec courage, la cause des femmes. D’origine Franco-péruvienne, Flora Tristan fait partie de ces personnages emblématiques, qui n’ont pas hésité à se dresser face aux inégalités. Femme de lettres, militante socialiste aux aspirations internationalistes, elle lutta, ainsi, avec acharnement à une époque (la première moitié du XIXe siècle) où le féminisme n’était pas dans l’air du temps. « J’avais quatre ans lorsque je perdis mon père . Nous revînmes à Paris où ma mère m’obligea d’épouser un homme que je ne pouvais ni aimer, ni même estimer. A cette union, je dois tous mes maux » témoignait-elle pour expliquer la genèse de sa vocation en forme de mission. D’elle, André Breton écrivit : « il n’est peut-être pas de destinée féminine qui, au firmament de l’esprit, laisse un sillage aussi long et aussi lumineux. » Sa vie, toutefois, s’acheva prématurément, à l’âge de 41 ans.
Un portrait, un message
Pour Robert Poudérou, Flora Tristan est « L’insoumise ». L’auteur français lui a consacré une pièce de théâtre dans laquelle il s’efforce. avec simplicité, de transmettre le message social et féministe de Flora Tristan. Le propos est centré autour d’un épisode de la vie de cette femme combative : le procès qui l’opposa à son mari. Celui-ci avait tenté de l’assassiner.
Le choix original de la mise en scène
Le Valet de Cœur cultive une relation fidèle avec Robert Poudérou. Une relation entretenue au travers de plusieurs créations. « L’insoumise » , que la troupe s’apprête à reprendre, participe de cette liaison intime. Lorsque la compagnie clermontoise a interprété la pièce pour la première fois, il y a quelques mois, elle n’avait jamais encore été interprétée. « Dès la première lecture du texte, j’ai su ce que j’avais envie d’en faire » souligne Jean-Yves Lenoir, le metteur en scène. Son choix ? Mêler les voix humaines aux instruments de musique, violoncelle et basson. Un parti-pris singulier qui respecte les propos de l’auteur tout en bousculant sa structure. Des mots et des notes qui s’accordent comme pour raviver la flamme : celle de Flora Tristan, probablement.
Vendredi 18 et samedi 19 septembre, vedredi 2 et samedi 3 octobre à 20h30 au Théâtre du Valet de Coeur, 8 rue Antoine d’Auvergne à Clermont; tél : 04-73-91-20-66; www.theatre.valetdecoeur.free.fr
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