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Fabrice Bouche.
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Fabrice Bouche, l’homme incontournable du Mondial des Volcans

A la tête du club Clermont Pétanque Auvergne, Fabrice Bouche (57 ans) a créé il y a huit ans le Mondial des Volcans de pétanque. A l'orée de l'édition 2019, qui se déroulera du 24 au 28 juillet, il s'est confié, sans langue de bois, à 7 Jours à Clermont, partenaire de l'événement.

7 JOURS A CLERMONT: La pétanque ne souffre-t-elle pas encore aujourd’hui d’une image peu gratifiante?

FABRICE BOUCHE: Il faut qu’elle évolue, qu’elle prenne un virage d’autant plus que la discipline est devenue médiatique grâce aux 222 heures annuelles de retransmission en clair assurées par la chaîne L’Equipe. La fédération a pondu un règlement qui oblige les joueurs d’une même équipe à se vêtir de façon identique, pour le haut du corps. Je ne crois pas que cela soit la solution. En réalité, il conviendrait de changer quelques règles pour rendre le jeu plus attractif, plus spectaculaire. L’un des principaux problèmes réside dans le temps d’attente entre les parties. Quant à la question de l’alcool, il ne s’agit pas de l’interdire mais simplement de respecter la loi. Les associations n’ont pas le droit de vendre de l’alcool fort. C’est aux autorités de faire respecter la loi.

« La pétanque recrée du lien social »

7JC: La pétanque est-elle plutôt un loisir, un sport, un spectacle, une tradition?

F.B: Un peu de tout cela évidemment. Mais je dirais d’abord un loisir. Tout le monde peut jouer à la pétanque, quelque soit son âge, sa catégorie sociale. Elle est conviviale, recréé du lien social dans une société souvent en manque de repère. Après, évidemment, il y a la pratique en compétition et là, on atteint la dimension sportive.

7JC: Puisque l’on parle compétition, la nouvelle génération bouscule la vieille garde. Mais ne manque-t-elle pas un peu de charisme?

F.B: Les jeunes sont peut-être plus disciplinés ou plus réservés. Mais le niveau est en constante progression. Avant, les Quintais, Suchaud, Fazzino gagnaient assez facilement. Ils se baladaient…Aujourd’hui, tout le monde tape des boules, la concurrence est féroce. Les anciens restent des références mais, souvent, ils passent de tireur à pointeur et s’entourent alors de jeunes frappeurs. A la pétanque, aussi, la roue tourne.

7JC: La discipline n’ira pas aux J.O de 2024 à Paris. Est-ce un mauvais coup qui lui est porté?

F.B: Dans un certains sens, je trouve que c’est un scandale. La pétanque a été inventée en France, elle est indiscutablement populaire, rassembleuse et emblématique et elle n’ira pas aux Jeux Olympiques, dans notre pays. J’imagine que la Fédération n’a pas du effectuer un excellent travail, que le lobbying n’a pas été assez important. Dommage, le tremplin eut été idéal, devant le monde entier.

« Dans le top 5 en France »

7JC: Revenons au Mondial des Volcans. Vous l’avez créé il y a huit ans. Quelle était l’idée à l’origine?      

Photo Valentin Uta.

F.B: Clermont a toujours été une place forte de la discipline. La ville a accueilli les championnats du monde en 1994, les championnats de France en 2002 et 2008. J’ai simplement eu le désir de faire quelque chose de fort, de marquant, un rendez-vous annuel qui prenne place parmi les plus importants. Je sais que je suis parfois critiqué mais cela m’est égal à partir du moment où il y a plus encore de gens qui me suivent. S’il y a 20% de critiques et 80% de satisfaits, cela me convient parfaitement.

7JC: Quelle a été l’évolution de l’événement? 

F.B: Aujourd’hui, nous faisons partie des cinq plus gros événements en France. C’est l’objectif que je m’étais fixé. Mais, attention, il faut perpétuellement se remettre en question. Je sais parfaitement que sans évolution, nous finirons comme les autres, comme Millau, par exemple, qui a disparu. Il faut perpétuellement remotiver les bénévoles, les partenaires, les collectivités. En quelque sorte, je suis le lien entre ces trois pôles. Voilà mon rôle…

7JC: Pouvez-vous nous présenter la manifestation à travers quelques chiffres? 

F.B: Pendant une semaine, le Mondial, c’est 500 triplettes, 512 tête-à-têtes, 4000 joueurs dans les différentes catégories, 20.000 spectateurs. Notre budget représente environ 120.000 euros et nous comptons 120 partenaires. Ce large partenariat représente trente ans de travail, de relations. J’ajoute aussi que sans les collectivités, il n’y aurait pas de Mondial. Enfin, il faut insister sur l’équipe de 120 bénévoles qui assure le parfait déroulement de l’événement tout au long de la semaine.

7JC: La place des Bughes constitue-t-elle le cadre idéal?

F.B: C’est la place-pétanque par excellence à Clermont. Nous sablons tous les parkings de la Maison des Sports, la rue de Blanzat est fermée, cela représente un gros travail. Le fait que nous organisions le Mondial au milieu de l’été facilite aussi les choses. A cette date, beaucoup d’infrastructures sont à disposition.

7JC: L’organisation du Masters, depuis trois ans, pendant le Mondial constitue-t-elle un plus?

F.B: C’est une belle vitrine. Il a donné un peu plus de notoriété au Mondial, notamment grâce aux retransmissions télévisées. La compétition est organisée par la société Quaterback, avec le soutien de la ville de Clermont et de Clermont Pétanque Auvergne. Le Masters constitue, en quelque sorte, l’ouverture du Mondial.

« Un Mondial en hiver… et des championnats du monde »

7JC: Avez-vous encore des projets pour l’avenir?

F.B: Je réfléchis à l’organisation d’un Mondial en hiver, c’est dans les tuyaux. Il pourrait être en parallèle à celui de l’été. Peut-être… Le Clermont Pétanque Auvergne a aussi fait acte de candidature pour organiser des championnats du monde en 2023 ou 2024. A ce moment-là, j’aurai plus de 60 ans et peut-être l’envie de souffler un peu. Il faudra donc que je sois entouré…

7JC: Un dernier mot concernant la Maison des Boulistes, place des Bughes. N’aurait-elle pas besoin d’un sérieux lifting?

F.B: C’est un équipement de la ville de Clermont et j’en ai discuté avec le maire, Olivier Bianchi. Il m’a assuré que la salle allait être « rafraîchie » dans les prochaines années. Il est vrai qu’elle en a besoin…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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