Le Pain paillasse
La balade débute par un arrêt à la boulangerie du Pain paillasse, une institution clermontoise. Roberto raconte comment il s’est attaché à ce commerce de la rue du Cheval blanc, aujourd’hui temporairement installé dans un container à la suite d’un incendie. “C’est un lieu qui m’est très cher, comme à toute ma famille. Nous avons trouvé un lieu où l’on fabrique du vrai pain. En Espagne, mon pays d’origine, il en existe peu…En plus de la qualité des produits, nous avons eu la chance de découvrir Franck, le propriétaire. Après quelques années, il est devenu un ami, à force de lui commander des pizzas et des tas d’autres choses. Petit à petit il est venu aux concerts. Il aime beaucoup la musique. Ensemble, nous échangeons régulièrement sur Clermont, la musique, la vie. C’est devenu un proche. L’accueil est essentiel, à mes yeux”.
Le salon de thé Instant T
Le chef d’orchestre a posé ses valises en Auvergne en 2012. Il connaît les bonnes adresses clermontoises. Laetitia Dugourd, qui tient Instant T, en haut de la rue des Gras, explique : “C’est un client fidèle qui boit son petit thé vert tranquille pour décompresser. Il est fan de scones. Voilà six ans, désormais, que l’on se connaît. Roberto vient avec collègues, en famille, ou seul”. Le musicien confirme : “Notre amitié s’est construite au fur à mesure. On vient la première fois, on remarque que je suis étranger et ça commence comme ça. L’Espagne pas n’est pas un pays de thé mais plutôt de café. Nous aimons beaucoup le thé ma femme et moi. C’est sans doute parce que nous avons vécu dans des pays nordiques. Tout a commencé là-bas. J’ai un petit faible pour le thé vert sencha fukuya. Et puis ici, c’est à deux pas de l’opéra”.
La piscine Coubertin
“Mens sana in corpore sano” pourrait être l’une des devises de Roberto Forés Veses. Il a ses habitudes à la piscine Coubertin. Il nous confie : “J’y viens toutes les semaines. Ça fait bouger et ça fait du bien quand on est assis en répétition 6 heures par jour. Tu viens ici tu te défoules et tu te vides la tête. Je fais au minimum des longueurs de 1 km. Je n’ambitionne pas grand chose mis à part de bouger et de me sentir bien. Il s’agit d’un véritable rituel. En Espagne, la piscine de mon quartier faisait 25 mètres de long. Ici, elle mesure 50 mètres. Je profite aussi du sauna, une pratique à laquelle j’ai été initiée en Finlande, pays où j’ai vécu durant quatre ans.”
Le Parc Monjuzet
Etape obligée pour le musicien : le parc Montjuzet. Il aime s’y balader en famille, voire pique-niquer s’il fait beau. Il apprécie d’y respirer, à l’abri des regards. Roberto a besoin de nature : “Je passe mon temps dans des salles de répétition, des avions et des trains : j’ai besoin d’arrêter le temps, de ne pas sentir l’urgence d’une partition à travailler. En Espagne, je vivais près de la mer. Mais je préfère la montagne. C’est là que je passe mes vacances. Je m’y sens comme un poisson dans l’eau. J’aime me balader dans la chaîne des puys : le puy de Dôme, le Pariou, le Puy de Lassolas”. Quand on lui demande où est sa maison, le chef d’orchestre avoue : ”Je me sens bien partout, honnêtement. Les voyages me plaisent. La veille du départ se révèle pénible: il faut faire sa valise, changer les habitudes. Mais je suis content dès que je referme la porte, impatient de découvrir de nouveaux pays et de nouvelles cultures. Je suis super curieux ! “ Dans la nature, Roberto pense à la musique qu’il va diriger. Elle lui inspire des états d’âme afin de créer une musique différente.
Le Col de Bancillon
La balade se conclut par un lieu pas toujours connu des Clermontois : le col de Bancillon. Roberto Forés Veses exlique pourquoi il aime se rendre dans ce lieu aux confins de la capitale auvergnate : “Un été, j’ai trouvé un ancien vélo dans une poubelle : il était tout démonté. Un ami m’a dit que c’était un vélo d’époque, avec une selle Brooks. Il m’a aidé à le remettre en état. Le problème c’est qu’il pèse 20 kg. Du coup, je souffre dans les côtes, comme ici. Quand je pédale, je n’ai pas le temps de penser à la musique. Ici c’est le dépaysement total, on sort de la ville et on contemple Cébazat et Blanzat. C’est magnifique”. La balade a duré deux heures, deux heures d’anecdotes et de réflexions sur la musique bien sûr, les enfants, la littérature et l’Espagne. Mais il est temps, maintenant, pour Roberto de reprendre sa baguette de chef d’orchestre…
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