« Se farcir » trois heures et demi de train, dans le meilleur des cas, pour arriver dans la gare de Bercy, une « garette » sans âme, sans histoire, située dans l’un des quartiers les moins agréables de Paris : très révélateur de l’intérêt que les hautes autorités porte à la région Auvergne, l’une des seules en France à ne pas disposer de ligne TGV. Cette annexe de la gare de Lyon n’a d’autre vertu que d’éviter la saturation de sa grande sœur et, outre Clermont, accueille le trafic à destination du Morvan ou de la Bourgogne. C’est, au mieux, un pis-aller.

Incidents à répétition

Trois heures trente : c’est évidemment lorsque tout se passe bien. L’année 2021 a ainsi été marquée par une série d’accidents, de collisions ou d’incendie sur la ligne. Des événements dont la répétition laisse perplexe. Les habitués, pour leur part, témoignent de fréquents retards, quel que soit le sens de circulation. Le prix du billet tient-il seulement compte de la distance parcourue et non de la ponctualité, pourtant déterminante lorsqu’on a un rendez-vous ?

Pourquoi faire simple ?

Décidemment la SNCF gâte ses utilisateurs. Soucieuse d’être dans l’air du temps, elle a récemment lancé sa nouvelle application SNCF Connect à grand renfort de slogan. Soi-disant innovante, elle a l’ambition de prouver la modernité de l’entreprise et sa capacité d’adaptation aux nouvelles technologies. Certainement réalisée par d’éminents spécialistes (ils ne manquent pas dans le domaine), elle a simplement été réalisée sans tenir compte de l’avis des usagers. Ceux-ci ne sont pas tous des « navigateurs » hors pair et la plupart se trouve fort démuni devant la complexité du nouveau système : barre de recherche « intelligente » mal conçue, confusion entre Lyon et Gare de Lyon, bugs fréquents. Autant de problèmes que l’on ne rencontrait pas avec l’ancienne application « Oui.SNCF ». L’entreprise aurait-elle oublié qu’elle a mission de proposer un service public pour tous et pas uniquement pour les amateurs de technologie. Devant l’unanimité des critiques, la compagnie a promis de revoir son application dès la fin du mois de mars. A cette date, il faudra toujours trois heures et demi pour rejoindre Paris. Dans le meilleur des cas.