Le débat est sempiternel. A chaque affichage de permis de construire dans la ville de Clermont, le maire Olivier Bianchi est attaqué de toute part, accusé de bétonner la ville, de supprimer des îlots de verdure de ne pas avoir de politique volontariste en matière de végétalisation. Pourtant la ville est bel et bien engagée dans une démarche de déminéralisation, désimperméabilisation et de végétalisation de l’espace public, là où juridiquement, elle est en droit de le faire. Elle vient de lancer une première série de travaux sur une douzaine de sites dont la Place de Jaude, le chantier débutant dans quelques jours.  D’autres lieux sont à l’étude.

Retour de la pleine terre

Une douzaine de sites ont donc été modifiés, ou vont l’être, d’ici la fin du mois de mars. Les clermontois les plus attentifs auront remarqué, ça et là, des placettes, des îlots directionnels ou des ronds-points transformés. Les surfaces goudronnées, bétonnées ou pavées ont été retirées pour laisser place à de la pleine terre, aujourd’hui recouverte de paillis en attendant l’arrivée des plantes au printemps. Notons par exemples dans l’hyper centre ville, un îlot directionnel quartier des Salins, le rond-point de la Banque de France, le carrefour Lavoisier-Bennett-Montjuzet ou la place de Verdun, pointe Marx-Dormoy-rue de Vallières. 

La place de Jaude concernée

Réaménagée entre 2003 et 2005, la place de Jaude est souvent l’objet de critiques pour son côté trop minéral. A la fin des années 90, l’idée retenue étaient d’en faire une place capable d’accueillir des événements populaires, rôle qu’elle remplit parfaitement. Mais, 20 ans plus tard, les clermontois ne la trouvent pas assez verte, tout en appréciant son côté fonctionnel lorsqu’elle accueille la Roue panoramique ou le grand écran de la finale du Top 14. Un compromis a été trouvé avec près de 500 m2 qui vont être végétalisés côté « Galeries de Jaude ».  Les espaces en sable stabilisé, situés entre les kiosques vont devenir des micro-jardins, où devraient s’épanouir des plantes vivaces, de graminées et des arbustes (avoine bleue, sauge de Russie, anémone du Japon, centranthe rouge…) mais aussi une dizaine d’arbres pour compléter l’ombrage des 137 arbres déjà présents. Le coût de création de ces espaces sur la place est estimé à plus de 300 00 euros.
La partie nord de la place restera quant à elle, dans son état initial, la présence en sous-sol du parking Vercingétorix interdisant toute plantation de pleine terre.

Rattraper le retard accumulé

Ces « petits aménagements » complètent un programme de végétalisation développé sur plusieurs axes. Ainsi la ville travaille sur 6 projets de nouveaux parcs, dont celui de Saint-Jacques à la place de la Muraille de Chine, soit, au total, 17 hectares d’espaces verts supplémentaires. Au programme également en 2023 ; la végétalisation de six nouvelles cours d’école, la poursuite de l’aménagement de la place des Carmes, la continuation du permis de végétaliser pour les riverains (56 permis délivrés depuis 2021). A plus long terme, la ville deviendra encore plus verte avec le réaménagement de la place de Rengensburg, la création cardo de Ballainvilliers  et les aménagement liés au projet InspiRe.
Ce programme ambitieux, mais nécessaire au regard du changement climatique, permet de rattraper le retard accumulé sur un sujet qui n’avait trop pas préoccupé les équipes municipales précédentes. On peut cependant encore s’interroger sur cette habitude d’élaguer à blanc de nombreux arbres de la ville qui se retrouvent privés de feuillage durant de longs mois alors que l’on sait désormais que les épisodes de chaleur peuvent survenir dès le printemps et que les arbres limitent le phénomène des îlots, précisément combattus avec tous les aménagements annoncés.