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InspiRe : des travaux sans commune mesure

Les travaux du projet InspiRe vont débuter durant l'hiver. En 2025 les habitants de la métropole clermontoise seront tous à 30 minutes maximum du centre de Clermont ou d'un équipement métropolitain en utilisant les transports en commun. 90% d'entre-eux résideront à moins de 300 mètres d'une station. Mais pour en arriver là, une période de deux ans et demi s'annonce difficile.

Avec l’adoption sans surprise de la déclaration de projet en conseil métropolitain, le dossier InspiRe, qui dessine la mobilité de demain dans la métropole clermontoise suit son cours dans le respect du calendrier initial. Alors que la partie administrative et les études ont pris fin, sans que la concertation et les remontés terrains ne soient pour autant figées, Clermont Auvergne Métropole, le SMTC-AC et T2C annoncent de concert le début des travaux durant l’hiver prochain.

« Des travaux sans commune mesure »

Olivier Bianchi, le sait pertinemment durant la durée des travaux, la ville risque « l’embolie », d’autant que les travaux liés à InspiRe viendront en cumul de ceux des réseaux de chaleur qui perturbent déjà pas mal la circulation.  « Ce sont des travaux sans commune mesure. 300 millions d’euros, dévoiement de tous les tuyaux, création de deux sites propres aux lignes B et C, 2 ans et demi de chantier, cela va être long, lourd, pénible mais cela permettra à notre ville d’aborder une nouvelle aire, dans laquelle nous vivrons mieux et nous respireront mieux. Cette idée qu’il faut passer par Delille pour aller du nord au sud, ce n’est plus possible. Cela ne fonctionne plus comme cela nul part. Nous sommes à l’ère de la métropole à 300 000 habitants, nous ne sommes plus une ville de 50 000 habitants où l’on se gare sur la place du village en face de l’église ». Comme dans toutes les métropoles, les usagers devront donc circuler sur les grands axes et l’autoroute pour éviter de traverser le centre de Clermont. Mais l’idée de base est bien de réduire la place de la voiture en centre-ville. « Nous ciblons les gens qui se déplacent seuls dans leur voiture pour moins de trois kilomètres. Cela représente 60% des déplacements des clermontois. Nous ne visons pas les habitants qui habitent sur la troisième couronne à qui nous devons proposer des alternatives, c’est le sens d’InspiRe. Ceux qui font des déplacements intramuros doivent comprendre qu’il faut trouver d’autres solutions que la voiture personnelle. C’est le sens de l’histoire » ajoute Olivier Bianchi.

« On ne pensait pas être autant d’actualité au moment où nous allons débuter les travaux »

Il convient de rappeler que le projet InspiRe a pour but de repenser la totalité des transports en commun de la métropole mais qu’il permettra également de repenser l’aménagement urbain en tenant compte des souhaits des habitant et des divers contraintes actuelles, notamment environnementales. « InspiRe est un réseau de transports en commun restructuré sur l’ensemble de la métropole y compris Pérignat et Dallet. Cette restructuration se fait autour de trois lignes fortes, la ligne A du tramway et deux lignes à haut niveau de service qui, sur la majorité de leur trajet, ont une voie réservés » explique François Rage, maire de Cournon et président du SMTC. « Ces voies réservées nécessitent des travaux, car cela impose une nouvelle répartition de l’espace public avec un peu plus de place pour les bus, les vélos et les piétons et donc moins de place pour la voiture. Lorsque nous avons décidé ce projet il y a quelques années, on ne pensait pas être autant d’actualité au moment où nous allons débuter les travaux. Quand on voit les crises climatiques et énergétiques subies cette année, on s’aperçoit que la question des transports publics et des nouvelles mobilités est essentielle pour demain, pour avoir une qualité de vie avec moins de pollution, moins de bruit, moins de stress et moins d’attente dans les bouchons dans sa voiture. Nous abordons la chose un peu tardivement. Quand on regarde Nantes ou Grenoble, on se rend compte que nous sommes en retard. Après les travaux du tramway, il a déjà 15 ans, nous aurions du continuer à être en phase de travaux, cela aurait permis à notre territoire de comprendre les phénomènes et de s’habituer aux questions de mobilité ». François Rage rappelle également que le projet n’est pas qu’un projet de mobilité. Il concerne  l’aménagement urbain pour mettre la métropole en phase avec les enjeux actuels « C’est aussi un projet social pour permettre à plus de gens de pouvoir prendre les transports en commun, un projet économique car nous investissons de l’argent public dans les entreprises qui peuvent développer l’emploi et enfin un projet de développement durable car on végétalise, (1500 arbres plantés – 22 000 m² de végétalisation en plus). On fait attention à l’eau que l’on récupère, on met des bus électriques. C’est donc un projet multi critères qui correspond aux enjeux d’aujourd’hui. »

Des BHNS électriques, choix responsable face à l’hydrogène

« Le challenge est que cela soit positif et perçu assez rapidement positif par les habitants » explique Blandine Galliot, présidente de T2C. « C’est un projet global de mobilité dont tous les habitants pourront bénéficier à l’issue des travaux, en décembre 2025. Ils auront des solutions alternatives individuelles pour se déplacer autrement. L’idée est de permette à tout le monde de se retrouver à 30 minutes environ à la fois du centre de la métropole mais aussi des principaux équipements du territoire. De nouvelles lignes vont être créées en plus des BHNS avec, comme pour la voiture, la possibilité d’aller d’une commune à l’autre sans passer par Jaude qui est le classique habituel du réseau actuel. Ce réseau doit coller aux logiques de déplacement du territoire, c’est la raison pour laquelle nous avons travaillé durant deux ans avec les communes. » Le choix des Bus à Haut Niveau de Service pour les lignes B et C a été arrêté. Il s’agit de véhicules électriques, une quarantaine, un choix responsable face à l’hydrogène qui est encore en cours d’expérimentation et non fiabilisé. Ce sera donc le système électrique Hitachi et les bus Hess comme à Nantes et Genève. Le projet InspiRe doit générer quotidiennement 60 000 voyages en transport en commun supplémentaires et une utilisation accrue du vélo avec 27 km de pistes de plus qu’aujourd’hui.

Voici en vidéo 3D les évolutions à venir de l’espace urbain.

 

 

 

 

 

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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