De toute évidence, Yaron Herman est de ces musiciens ouverts sur le monde, sur son époque. Sans œillère. Le pianiste, né à Tel Aviv, aurait pu être basketteur s’il ne s’était salement amoché le genou. Ce travailleur compulsif, méticuleux, a ingéré des siècles de musique et cultive volontiers le grand écart. Il adore Keith Jarrett et écoute assidûment Britney Spears. Il avoue une passion pour Gabriel Fauré et succombe à la trompette d’Avishai Cohen, aux concertos de Rachmaninov et aux improvisations de Lennie Tristano. Récompensé en 2008 par une Victoire de la Musique, Yaron Herman multiplie lui-même les expériences sonores avec une inlassable gourmandise.
Limpide et éclairé
Il passe, sans coup férir, de mélodies implacables à des expérimentations sinueuses, tortueuses, audacieuses. Avec le batteur Ziv Ravitz et le bassiste Sam Minaie, le trio Yaron Herman multiplie les imaginaires rythmiques. L’album Songs of the degrees, sorti le 15 février dernier, se révèle à la fois limpide, effervescent et inspiré. Sur scène, les trois musiciens délivrent des prestations brillantes.
Sans ornières
Ziv Ravitz, lui-même, a créé « son » trio, après avoir sillonné les routes du jazz durant une décennie aux côtés des meilleurs. Avec le saxophoniste Will Vinson et le guitariste Nir Felder, il arpente les contrées d’un jazz sans ornières, définissant avec ses contemporains les contours d’une musique libre et plurielle.
Vendredi 7 février à 20h30 à la Coopérative de Mai, dans le cadre de Jazz à la Coopé.
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