Une année, ce sont des saisons qui filent et se défilent. Une saison de théâtre, ce sont des spectacles qui se succèdent. Représentations proposées au public sur une scène mais préparées de longue date en coulisses. L’envers du décor… Pour le Valet de Cœur, compagnie clermontoise, cette campagne 2017-2018 a déjà débuté avec la reprise de « La leçon » d’Eugène Ionesco. Elle se poursuit maintenant avec « Le Médecin malgré lui », une pièce-phare de Molière, auteur qui résiste au temps sans prendre la moindre ride. Toujours aussi lumineux, ingénieux et irrésistible. Toujours aussi efficace. Selon Jean-Yves Lenoir, le directeur de la compagnie: « quand on lit Molière, on est enthousiasmé par le dynamisme des pièces , la vivacité des dialogues, la variété des personnages. Molière, c’est une peinture de la société du XVIIe siècle au même titre que La Bruyère dans un genre différent. »
Un prologue, une porte d’entrée
Une douzaine de comédiens sur scène pour un texte qui est l’un des plus joués parmi les chefs d’oeuvre du théâtre français: le Valet de Cœur va donc interpréter pour la première fois « Le médecin malgré lui » en public, ce vendredi 10 novembre dans son théâtre de poche: « La pièce est extrêmement gaie, pétillante. Autant avec « Le misanthrope » ou « Tartuffe », on sourit la plupart du temps, autant avec « le médecin malgré lui », on est dans le rire permanent » souligne Jean-Yves Lenoir. Metteur en scène du spectacle, ce dernier a souhaité mettre en exergue deux dimensions: d’une part, l’aspect rural de la pièce, exprimé notamment par les décors, mais aussi les difficultés de la condition féminine à l’époque de Molière. « J’ai ainsi ainsi écrit un texte, en forme de prologue d’une dizaine de minutes. Lu par deux comédiennes, il constitue une porte d’entrée pour le spectacle. Ensuite, il n’est plus question bien-sûr de changer une ligne, une virgule au texte original, on n’a pas le droit de dénaturer un telle oeuvre… »
Molière avant Eschyle
Au beau milieu de quatre représentations données dans l’écrin de la rue Antoine d’Auvergne, où la compagnie a élu domicile, le Valet de Cœur investira la scène de l’Opéra Municipal pour une soirée, jeudi 16 novembre. Puis, sur la lancée de cette nouvelle saison, il se dirigera vers d’autres spectacles, d’autres auteurs, d’autres rendez-vous avec le public. Au début de l’année, la compagnie reprendra « La cantatrice chauve » d’Ionesco et le mois de mars verra la création de « Les choéphores » de l’auteur grec Eschyle. Une toute autre histoire, un autre défi artistique.
Marc François a toujours cette belle plume, très fine, qu’on lui connaît !