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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Un nuage de nostalgie dans une tasse de thé

« Pomone », « Trianon », « La Boule de Neige », « Le Madrigal » : quand Jaude rimait avec pâtissier et salon de thé…

Je buvais le thé, parfois, au beau milieu de l’après-midi, avec ma mère qui n’est plus de ce monde. Le thé ? En réalité, je n’ai jamais eu d’atomes crochus avec cette boisson trop peu goûteuse. En ce qui me concerne, la tasse était plutôt sombre et gorgée d’une potion plus amère qui s’appelle café. Souvent, nos pas nous menaient jusqu’à l’inévitable nombril clermontois : la place de Jaude. Les statues de Vercingétorix et de Desaix veillaient et le Centre Jaude avait déjà singulièrement enlaidi l’architecture environnante. On l’acceptait néanmoins sous prétexte de modernité et parce que l’espace commercial avait apporté à Clermont un certain nombre d’enseignes attrayantes.

Institutions clermontoises

Le Jaude des années 80 comptait  quelques établissements incontournables, de véritables institutions, à l’image du « Rabelais », restaurant, bar et hôtel de bonne qualité, propriété de la famille Gomez, accompagné de la célèbre « Cave à Bière » où l’on venait se sustenter d’une choucroute, d’un jarret aux choux ou d’un croque-monsieur autour d’un bar en forme de fer à cheval. Tout près, le café concurrent : le « Suffren », à l’angle de l’avenue Julien, faisait face au  «Richelieu» où quantité de turfistes ont effectué leur premiers pas en poinçonnant leurs tickets avec la fameuse pince avant de passer au guichet. A l’époque, la place ne comptait guère de banques et pas la moindre boutique de téléphonie. Mais il suffisait d’effectuer quelques pas pour trouver un journal ou un paquet de cigarettes.

Adresses gourmandes

Et puis il y avait tout autour du lieu des pâtissiers-chocolatiers de renom, accueillant accessoirement un salon de thé (en réalité quelques tables disposés dans le magasin) : « Pomone », et ses délicieuses spécialités, rivalisait ainsi avec « La Boule de Neige » qui fut la dernière à fermer au début des années 2000 …Tout près du théâtre, « Le Madrigal » s’activait dans une surface-miniature. Un véritable dé à coudre… Il fallait toutefois s’écarter un peu (à peine), jusqu’à la rue du 11 novembre, pour trouver le top du top avec « Trianon », dont les gâteaux se révélaient aussi beaux que succulents, du temps de la famille Leblay. On pouvait aussi y boire l’un des derniers cafés-filtre servi à l’ancienne. Nous avions ainsi le choix, vers cinq heures de l’après-midi…

 

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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