Savoir relativiser. Difficile lorsqu’on a été touché de plein fouet par un événement. Pourtant, l’épidémie de Covid qui sévit sur la planète depuis deux ans doit être replacée à sa juste mesure. Avec nuances, sans excès de catastrophisme, ni angélisme. Lorsqu’il s’agira de la mesurer dans un contexte historique, elle reprendra naturellement la place qui lui revient.
Faut-il remonter jusqu’à la « peste noire » (ou « mort noire ») qui, au XIVe siècle, anéantit de 30 à 50% de la population européenne, provoquant, pour le seul continent, la mort de plus de 25 millions d’individus. Imputée à l’arrivée du « rat noir » en provenance d’Asie, elle fut suivie d’autres pandémies meurtrières, comme la fameuse peste de Marseille qui, en 1720, décima la ville.
Plus meurtrière que la guerre mondiale
Plus près de nous, la grippe espagnole, pandémie de grippe A particulièrement virulente, s’abattit sur la planète, à la fin de la première guerre mondiale. En trois ans, de mars 1918 à juillet 1921, elle provoqua la mort d’entre 50 et 100 millions de personnes, soit de 2,5 à 5% de l’humanité. Succédant aux affres du conflit (20 millions de morts), l’épidémie représenta un second cataclysme consécutif dans un monde meurtri.
C’est durant l’hiver 68-69 que la grippe de Hong Kong fit son apparition sur les sol européen. S’il ne fit pas la une des journaux, à une époque- il est vrai- très agitée sur le plan international, le virus provoqua la mort d’un million de personnes dans le monde, parmi lesquels 31.000 Français.
Des moyens colossaux
Chaque année, la grippe traditionnelle fait des victimes : plus de 10.000 personnes, en moyenne, dans notre pays sans beaucoup émouvoir les pouvoirs publics. C’est à l’aune de ces chiffres qu’il convient d’estimer les conséquences du Covid : près de 6 millions de décès sur la planète, plus de 100.000 en France. Des chiffres importants qu’il faut aussi « lire » en rapport à une population qui n’a cessé d’augmenter. Et lorsque se souviendra de cette pandémie majeure, ce sera non seulement au travers de cette comptabilité macabre que pour les dispositions prises pour éviter sa propagation, depuis le confinement du printemps 2020 jusqu’aux campagnes massives de vaccination. Un déploiement de mesures et de contraintes sans précédent.
Dans cinquante ans lorsque les premiers historiens de notre ère analyseront cette période, ils pourront certainement se rendre à l’évidence que cette crise sanitaire aura été, ni plus-ni moins, que le plus gros scandale du siècle… bien avant le ‘tout-électrique’.
Mais il sera déjà trop tard : les Macron, Véran et les membres du Conseil scientifique seront peut-être déjà plus là pour répondre de leurs actes et décisions.