Jadis, les trottoirs étaient destinés aux seuls piétons. Mais voilà que dans les villes d’aujourd’hui, soucieuses de limiter drastiquement la circulation automobile, fleurissent de nouvelles formes de mobilité qui envahissent les trottoirs. On y pédale désormais mais surtout on y trottine allégrement. Et tout ce « beau monde » joue des coudes, se croise, s’agresse, se bouscule, se marche sur les pieds lorsqu’il ne se percute pas. Et cela toujours au détriment des piétons qui ne disposent pas, hélas, d’yeux derrière la tête et se voient ainsi déposséder de leur ancien territoire. Contrairement aux autres usagers, ils n’ont pas la possibilité de se rabattre sur la chaussée où quelques voitures traînent encore leur blues, avant d’être jeté en pâture par les futures zones à faibles émissions mobilité (ZFE), fleuron d’une écologie brutale qui oublie définitivement la dimension sociale des métropoles. Qui donc a les moyens d’investir dans une voiture dite propre alors que l’extrême inflation tire les classes moyennes vers la précarité ?
L’exemple parisien
La trottinette électrique reste, pour le moment, en odeur de sainteté. Pas sûr toutefois que cette relative bienveillance des pouvoirs publics à son égard se poursuive durablement. Quelques accidents supplémentaires, quelques piétons sur le carreau de plus, à condition que les collisions soient médiatisés, et les responsables publics seront probablement obligés de réagir, de fixer de règles, de proposer des solutions pour éviter le grand méli-mélo, le grand bazar aux allures de chaos. Une situation à laquelle nombre de cyclistes qui grillent allégrement les feux rouges, remontent les sens interdits ou refusent les priorités ne sont eux-mêmes pas étrangers. Le code de la rue, que promet la maire de Paris Anne Hidalgo, dès le printemps prochain, constitue vraisemblablement un premier pas dans ce sens. Interrogé par l’AFP, l’adjoint à la transformation de l’espace public David Belliard a indiqué qu’il s’agirait de « protéger les plus vulnérables, en donnant la priorité aux piétons. » La métropole clermontoise dispose, pour sa part, d’un tel document depuis trois ans, à des fins purement pédagogiques. Le faire savoir, c’est bien ; le faire appliquer, c’est mieux encore. Une étape qui, visiblement, n’a pas encore été franchie. C’est probablement juste une question de temps et de nombre d’accidents.
Oui ce sont les nouvelles nuisances. Des comportements irrespectueux et dangereux, On vous frôle, on vous intimide, on vous insulte quand vous rappelez la priorité des piétons sur les trottoirs.
Et on appelle cela des déplacements doux ?