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Intérieur train Intercité Paris-Clermont / Photo 7 Jours à Clermont
Photo 7 Jours à Clermont
Vie publique

Stéphanie Picard : notre sujet, c’est une ligne qui fonctionne

Alors que ce weekend, un nouveau retard de trois heures a touché un Intercités Paris-Clermont pour cause de défaillance de signalisation puis de panne de locomotive, revenons sur la réunion interministérielle du 23 février avec Stéphanie Picard, porte-parole du collectif Les usagers du train Clermont-Paris
Stéphanie Picard / Photo DR
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Stéphanie Picard est la porte-parole du collectif Les usagers du train Clermont-Paris, un groupe très actif sur les réseaux sociaux, mais surtout invité à partager l’expérience client de ses membres et à prendre part aux réflexions sur l’évolution de la ligne aux cotés des institutions et de la SNCF. Elle est sortie plutôt satisfaite de la réunion interministérielle durant laquelle le ministre de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, a présenté le plan d’actions tant attendu (lire notre article du 23 février 2024).


Quel est votre sentiment à l’issue de cette réunion qui a réuni 3 ministres, les top 3 de la SNCF, des élus et des institutionnels  ?
Stéphanie Picard : Il y a quand même une délégation copieuse qui est venue, c’est le signe que l’on compte. Le drame du 19 janvier a marqué les esprits, le bruit est monté jusqu’à l’Élysée, le Président a tapé du poing sur la table et c’est suivi d’effets. 700 personnes ont passé un sale moment, mais s’il faut trouver un point positif à ce périple pénible, c’est que la ligne va enfin, en tout cas sur les trois prochaines années, être traitée correctement.

La SNCF annonce qu’elle va traiter la ligne comme une ligne grande vitesse. Pensez-vous que l’on vient de passer un cap dans le traitement de ce dossier ?
S.P :  Il y a de la volonté de la part de la SNCF, on le sent durant les réunions du groupe de travail technique. Peut-être que la SNCF ne mettait pas les moyens pour l’Intercités, l’État non plus. Là, des fonds sont mis sur la table et les efforts sont partagés. C’est ce que l’on avait demandé au ministre Béchu.

Justement, le collectif avait des doléances, quelles étaient-elles ?
S.P : On avait demandé à la SNCF d’augmenter le nombre de locos, c’est acté, de mettre la loco de réserve à Nevers, c’est acté, de renforcer les équipes d’astreintes à Nevers, c’est acté… On a ce que les membres de notre collectif appellent le Triangle des Bermudes, Giens, Montargis, le nord de Nevers, c’est souvent là que les problèmes arrivent. Il n’y avait plus d’équipe d’astreinte à Nevers. Cela nous semblait de bon sens de mettre le matériel de réserve et les équipes au plus près de la zone où il y a des problèmes.

On sent quand même de la déception vis à vis de ce plan d’actions :
S.P : Quand effectivement, on parle de 20 km de grillage (Ndlr : distance Clermont-Paris : 419 km), je comprend qu’à ce stade, Christophe Béchu s’engage immédiatement sur ces 20 km mais qu’il va y avoir des études qui vont permettre de savoir s’il en faut davantage et que les moyens seront mis. Je suis d’un naturel très optimiste, mais avec la pression, on finit par obtenir des choses, je pense qu’il faut aussi qu’il faut continuer dans cette voie là.

Le collectif est au contact des passagers et des cheminots : que vous disent-ils ?
Stéphanie Picard  : Les cheminots nous disent : Madame Picard, vos conditions de voyages sont nos conditions de travail, on est tous dans le même bateau. On se parle beaucoup. Là j’ai eu un communiqué de la CGT qui dit On veut des réductions de temps de parcours. C’est génial on va écrire nos communiqués ensemble ! Et puis ils nous donnent aussi des infos. Moi je ne suis pas une experte de ce secteur. Aujourd’hui, j’ai commencé par un mot pour les personnels. C’est quand même eux qui sont en première ligne. Ils ne donnent pas les infos parce qu’ils n’en ont pas… et ils sont remués par les usagers. Pas tous, parce que les usagers entrent rapidement dans en mode prendre son mal en patience et finissent par être fatalistes.

« Nous, on discute avec tout le monde »

Avez-vous des interlocuteurs privilégiés ?
S.P : Nous, on discute avec tout le monde. On a aucun enjeu professionnel, on a aucun enjeu d’être élu ou réélu, on est pas un parti politique, on parle avec tout le monde et notre sujet, c’est une ligne qui fonctionne.

L’enjeu est aussi de regarder l’avenir après la régénération ?
S.P : L’enjeu c’est 2028. Le renouvellement des rames sera fini en 2026 à priori, il y a une dernière phase de travaux en 2027, me semble -t-il… alors parlons de l’étape d’après et là on devrait en parler très prochainement. Le ministre a annoncé qu’il reviendrait lui-même pour parler de ce programme et de ce qu’on met dans ce programme.

Vous avez le sentiment que l’on traite l’Auvergne comme une seconde zone ?
S.P : On a été un peu échaudé en décembre quand, dans le comité de suivi, on nous a demandé de choisir entre la fiabilité et la diminution du temps de parcours. On a répondu qu’on ne choisi pas parce qu’on veut les deux. Est-ce qu’on s’adresse à Marseille, Rennes, Bordeaux en donnant ce genre de choix ? C’est une grande métropole quand même Clermont et Olivier Bianchi a parfaitement raison : Clermont est central, les grandes villes sont très loin. On a un rôle à jouer et il faut vraiment préciser que Clermont n’est pas un cul de sac ferroviaire. Il y a toutes ces petites lignes qui drainent tout le Massif central. Elles sont primordiales et elles aussi, sont en souffrance,  il faut absolument les aider.

Le collectif Les usagers du trains Clermont-Paris maintient donc la pression sur la fiabilité immédiate mais ne perd pas de vue l’objectif de réduction du temps de parcours en 2h30. Sa pétition Clermont-FD/Paris en 2h30 par le train, c’est pourtant possible ! sur Change.org a déjà réuni plus de 12 000 signatures.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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