Avec son spectacle Un siècle, la metteuse en scène Carole Thibaut dépeint un portrait de la ville de Montluçon sous un angle assez particulier. En fouillant diverses archives, l’artiste a pu dépeindre une fresque sociale qu’elle va exposer aux spectateurs par le biais d’une figure fictive, Galia Libertad.
Immigrée et ouvrière textile pendant 26 ans, la femme va parler de son travail pour la chemiserie Rousseau et de son choc lors de la fermeture de celle-ci. Son passé familial, fortement marqué par les horreurs de la guerre vient de sa mère juive et de son père républicain espagnol. Dans le spectacle, la femme vit ses derniers instants et ses proches viennent lui faire leurs adieux durant 3 jours et 3 nuits. En prenant l’exemple de la chemiserie Rousseau de Montluçon, la metteuse en scène amène le public à s’interroger sur ce que l’Histoire a fait des récits des vies s’étant déroulées sur des territoires trop souvent oubliés.
L’histoire de l’industrie textile de Montluçon
Après avoir vécu les Trente glorieuses avec plusieurs industries florissantes, la décennie des années 70 va symboliser le début de la désindustrialisation de Montluçon. Le choc pétrolier en 1973 va avoir raison de plusieurs industries, avec en première ligne l’industrie textile qui fera partie d’une première vague de chômage. Les usines textiles embauchaient généralement des travailleuses peu qualifiées rémunérées à bas coût. Cependant, les travailleurs des usines d’Europe du Sud étant encore moins coûteux, les marques françaises ne purent s’aligner aux bas prix proposés par leurs concurrents. Ainsi, en 1981, la chemiserie Rousseau ferma ses portes, supprimant 395 emplois dans l’Allier. Au total, la chute de l’industrie textile provoqua la disparition d’environ 800 emplois. L’usine de la chemiserie est désormais décrite comme un lieu emblématique des luttes sociales dans les années 80.
Un siècle – vie et mort de Galia Libertad, à la coloc de la culture (58 Av. de la Libération) à Cournon les 27 et 28 mars 2024. Plus d’informations en billetterie.
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