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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Le drôle de tandem de la Macronie

A la droite, Gérald Darmanin. Côté gauche, Eric Dupond-Moretti. Les deux doivent faire la paire sur le front de la sécurité et de la justice. Une cohabitation qui interroge.

Il y a ce drôle d’attelage, dont on cherche en vain la cohérence, entre  le ministre de l’intérieur et le garde des sceaux. Un grand écart dont on se demande s’il peut-être durable. D’un côté, Gérald Darmanin qui tente de durcir son discours et montre les muscles, histoire peut-être de faire bonne figure après le monumental couac du Stade de France. Il lui reste toutefois à joindre les actes à la parole. Ce qui est évidemment moins aisé.

De l’autre, Eric Dupond-Moretti qui se définit lui-même comme « le ministre des détenus« . Obligé de ravaler un peu sa suffisance après l’épisode du « Kohlantess», pourtant assez révélateur du laxisme dont il a jusqu’ici fait preuve. Les deux, bien sûr, ne peuvent faire bon ménage et leur cohabitation au sein d’un même gouvernement de déboucher inévitablement sur une politique boiteuse en matière de sécurité.

Ménager la chèvre et le chou

Cette contradiction n’est-elle pas au fond la marque de fabrique du Macronisme, obligé de ratisser large et de draguer indéfiniment vers la gauche et la droite, quitte à manquer totalement de ligne de conduite et d’idéal politique. Du coup, le chef de l’Etat s’est jusqu’ici refusé de choisir entre l’un et l’autre; ce serait à ses yeux trancher entre les deux versants de sa majorité, ô combien fragilisée par les récentes élections.

Inquiétude et optimisme

Le Président, lui-même, chantre de la mondialisation à tout-va, apercevrait-il les limites d’un système dont il est pourtant le parangon ? Ses propos, en préambule du premier Conseil des ministres post-rentrée, ont de quoi interpellé. « Nous vivons une grande bascule » a-t-il affirmé avec gravité, tout en pronostiquant : « la fin de l’abondance, la fin de l’insouciance, la fin des évidences. » Dans la même matinée, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, s’est livré à son habituel exercice d’auto-satisfaction lors d’une conférence de presse, sur l’air de « Tout va très bien madame la marquise ».

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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