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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Ressembler pour se distinguer

Le mouton est un animal sympathique, comme tous les animaux, pour peu qu’on lui prête un peu d’attention et un minimum de compassion. Il présente aussi quelques similitudes frappantes avec l’être humain. A moins que ce ne soit l’inverse.

Le mouton, nous dit-on, suit ses congénères quel que soit l’itinéraire qu’ils empruntent. Escarpé ou risqué, accidenté ou linéaire… Il ne présente, en tout cas, aucun goût prononcé pour l’acte isolé, pour  les chemins de traverse. Son lointain cousin, l’« humanus modernus » lui ressemble parfois à s’y méprendre. Même instinct grégaire. Même besoin irascible de vivre en groupe, de se rassembler dans des villes gigantesques, des communautés voire des églises…Même souci de suivre des itinéraires balisés, de se mettre en ordre derrière un chef, de s’organiser, de se « civiliser ». Même propension à accomplir des gestes identiques à des heures fixées. Mêmes habitudes intangibles. Avec parfois un aveuglement comparable et un manque total de libre arbitre.

Illusion

La mode- que la société de consommation n’a pas inventé mais qu’elle a mené vers son paroxysme, représente peut-être l’illustration la plus remarquable de ce suivisme endémique. La mode n’est rien d’autre qu’une façon d’imiter ses contemporains, de tenter de  ressembler aux individus d’un groupe: porter un tatouage,  s’abonner à face book, manger des sushis, lire un ouvrage de Guillaume Musso ou de Marc Levy, rouler à vélo en ville, se servir d’une trottinette électrique ou écouter du rap… Agir comme il convient d’agir. Agir pour ressembler, appartenir.

Paradoxe

Pourtant, la mode est souvent vécue par son utilisateur comme un acte de « singularisation » voire de libération et d’émancipation. Comme une façon d’affirmer une personnalité, de se distinguer aux yeux du groupe voire de le précéder. Il y a là comme un paradoxe qui ressemble fort à une illusion ou une mystification.

 

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À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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